samedi 12 juillet 2008

HAITI - PREMIER MINISTRE: DEUX VISIONS EN CONFLIT

Haïti – Premier Ministre : Deux visions en conflit

samedi 12 juillet 2008

Par Wooldy Edson Louidor

Analyse

P-au.P, 12 juillet 08 [AlterPresse] --- Les débats suscités en Haïti, autour de la désignation de Michèle Duvivier Pierre-Louis au poste de première ministre par le président haïtien René Garcia Préval le 23 juin 2008, mettent en lumière deux grandes visions opposées sur ce qu’est la morale et sur ce qui serait actuellement prioritaire pour le pays, relève l’agence en ligne AlterPresse.

Une vision inquisitrice, hypocrite et priorisant l’application de ce qu’elle considère comme « la morale » à la vie privée de la première ministre désignée

Il y a une première vision « moraliste » qui insiste sur l´application de ce qu´elle considère comme la « morale » à la vie privée des aspirants et aspirantes à occuper de hautes fonctions publiques. En ce sens, il n´y aurait pas d´ « autonomie » entre le public et le privé.

Cette vision est inquisitrice : elle se met à fouiller dans la vie privée de l´actuelle première ministre désignée et se met au créneau pour juger, pour critiquer, au nom de cette « morale » et avec une intention frisant la diffamation.

En ce sens, ce qui serait actuellement prioritaire pour le pays, selon cette vision, ce n´est pas tant la conformité des pièces et documents de Madame Pierre-Louis avec les critères établis par la Constitution haïtienne de 1987, encore moins l´éventail de ses compétences, ses qualifications et autres capacités, acclamées ici et ailleurs, et prouvées sur le terrain sur la base de sa longue expérience.

En fait, quel est le véritable intérêt de ceux et celles qui prônent cette vision « moraliste » ? Qu´ont-ils/elles fait au profit du pays et, pire encore, dans cette conjoncture difficile ponctuée par la misère, l´insécurité, la corruption… ? Est-il moral que des millions de gens meurent de faim et vivent terrorisés par le kidnapping, la violence et sous la menace de l´imminence d´une explosion sociale ?

On pourrait aussi se demander si ces prétendus moralistes et/ou d’autres secteurs ne sont-ils/elles pas en train de mener cette campagne de dénigrement sur la vie privée d’une future cheffe de gouvernement dont la crédibilité, le sens éthique et professionnel et la détermination à lutter contre la corruption sont hors de tout doute et leur font peur ?

Une vision priorisant l’engagement social et citoyen et l’union de tous et de toutes pour reconstruire le pays

Il est clair que la morale, dont le pays a besoin, doit être une morale de sincérité et d’honnêteté. Elle ne peut non plus hypocritement se fermer sur elle-même, sur sa prétendue pureté intérieure, sur son soi-disant attachement à des principes éthiques, à des règles morales…

L’autre vision pense que la morale doit surtout être constructivement active en s´ouvrant à notre communauté haïtienne et en travaillant avec et pour des compatriotes, pour qui manger, vivre en paix, en sécurité, avoir accès à des soins de santé, au pain de l´instruction …, pourtant des droits humains fondamentaux, deviennent de plus en plus un luxe.

Cette vision met l´accent sur l´engagement que doit prendre chaque haïtien et haïtienne en tant que citoyen/ne à faire quelque chose de concret pour le pays, à apporter son grain de sable à la reconstruction de notre pays, à recoudre le tissu social si déchiré, à construire l´unité et à retrouver notre force dans l´union. Ce serait la priorité des priorités pour cette autre vision.

Comment transformer la situation actuelle ?

Le mal dans ce pays est à l´intérieur de chacun de nous, mais le mal intérieur se manifeste à son paroxysme dans notre société haïtienne. Personne ne saurait être et demeurer pur dans une société si impure, où la corruption et son cortège de maux font la loi.

Nous sommes tous et toutes à la fois victimes et en partie coupables de cette situation. Donc, il nous revient de la transformer en donnant le meilleur de nous-mêmes et en choisissant la voie de l´union et de la collaboration pour assainir le pays, pour lui rendre sa pureté, sa beauté et sa vérité. [wel rc apr 12/07/2008

lundi 7 juillet 2008

LES BIOCARBURANTS, UNE SOLUTION POUR HAITI?

Les Biocarburants, une solution pour Haïti ?

dimanche 6 juillet 2008

Débat

Par Réginald Noël et Gaël Pressoir [1]

Soumis à AlterPresse en juin 2008

Les deux premiers postes à l’importation en Haïti sont les produits pétroliers et les produits alimentaires. Ensemble, ils représentent les deux tiers de nos importations. À l’heure où tout le monde semble subitement découvrir qu’il serait peut-être une bonne chose de produire plutôt que d’importer, on a lu et entendu des pseudos experts affirmer que la production nationale des aliments et celle des biocarburants ne sont pas conciliables. Rien n’est plus faux. Nous pouvons produire suffisamment pour nous nourrir et pour satisfaire notre consommation énergétique et ainsi changer l’économie Haïtienne.

À en croire certains, la production de biocarburants dans le monde serait responsable de tous nos maux, et particulièrement de la hausse des prix des aliments de base dont le riz. Or, on ne fait pas de biocarburants avec du riz… Lula, Président du Brésil, s’est exclamé récemment, "Ne me dites pas, pour l’amour de Dieu, que la nourriture est chère à cause du biocarburant. Elle est chère parce que le monde n’était pas préparé à voir des millions de Chinois, d’Indiens, d’Africains, de Brésiliens et de Latino-Américains manger trois fois par jour." Il a ajouté : "Les biocarburants ne sont pas les méchants qui menacent la sécurité alimentaire, au contraire, ils permettent de se libérer de la dépendance énergétique sans menacer la nourriture". Et pour citer une dernière fois Lula, "parlons [des problèmes] sans passion et de façon rationnelle".

Plaidoyer pour les biocarburants en Haïti

Aujourd’hui, la hausse continue du prix des carburants s’explique par la formidable croissance économique de pays émergents comme l’Inde et la Chine associé au fait que l’offre ne peut suivre la demande sans cesse grandissante et que le pétrole est de plus en plus cher à extraire. Et il n’y a aucune raison que ça s’arrête. Le pétrole va continuer à être de plus en plus cher sur les marchés internationaux. Et la cherté de la vie en Haïti est pour beaucoup tributaire du coût des transports (le TapTap et les camions qui transportent les denrées alimentaires de nos campagnes vers nos villes).

Mais le coût grandissant du prix du pétrole n’explique pas seul la hausse vertigineuse du prix des aliments de base. Il faut également compter sur des facteurs à long terme comme l’augmentation de la population mondiale et la richesse croissante de pays comme l’Inde, la Chine ou le Brésil où l’on consomme plus de viande et de produits agricoles (il faut noter que l’élevage de bétail et de volaille est consommateur d’énormes quantités de maïs et de soja contribuant à la hausse des prix des aliments). Tout cela suggère que la hausse des prix des matières premières agricoles est durable.

Nous avons l’opportunité d’encourager la production nationale à la fois pour les produits alimentaires et les biocarburants. Nous devons faire le choix rationnel et patriotique de préférer enrichir la paysannerie haïtienne plutôt que d’importer des produits qui grèvent notre balance des paiements. Continuer à importer des produits qui coûtent toujours plus cher sur les marchés internationaux ne fera qu’aggraver la situation de la cherté de la vie ici en Haïti. Le coût de l’alimentation, du transport et de l’énergie va continuer à augmenter irrémédiablement, nous devons accepter cette réalité. Mais nous pouvons et devons améliorer la situation de notre économie et la rendre plus forte et moins vulnérable.

Les biocarburants en Haïti, une opportunité unique

Pour résoudre ce grave défi des années à venir nous devons relancer la production nationale. Produire de la nourriture, certes, mais nous pouvons également produire les carburants dont notre économie a besoin.

Peut-on produire des biocarburants en Haïti sans porter atteinte au potentiel agricole pour satisfaire notre demande alimentaire ?

Oui. Les biocarburants peuvent contribuer à la sécurité énergétique et alimentaire en Haïti (aussi surprenant que cela puisse paraître pour certains).

Les cultures pour faire des biocarburants vont-elles déplacer les cultures vivrières et contribuer à l’insécurité alimentaire en Haïti ?

Non. Cela pourrait être vrai si on visait à produire de l’éthanol à partir du mais. Mais ce serait économiquement aberrant et ce ne serait pas rentable du tout (cela fonctionne aux USA uniquement parce que l’éthanol y est largement subventionné). Les solutions en Haïti sont autres et vont nous permettre de construire notre sécurité énergétique tout en contribuant à la sécurité alimentaire.

Quels Biocarburants pour Haïti ?

Il existe deux types de biocarburants pouvant être utilisé sans modification de nos moteurs : le biodiesel et l’éthanol. Le biodiesel peut être utilisé en mélange ou pur dans n’importe quel moteur diesel et ce, sans modification du moteur. Le biodiesel est produit à partir d’huile végétale et requiert donc des plantes dites oléagineuses. L’éthanol, pour sa part, est un additif de la gazoline qui augmente l’indice d’Octane. On peut l’utiliser jusqu’à hauteur de 15% sans modification du moteur ; au-delà de 15%, il faut avoir un véhicule flexfuel du type de ceux qui roulent au Brésil. L’éthanol résulte de la fermentation du sucre et requiert donc des plantes avec des tiges/grains/tubercules sucrés ou amylacés. Par choix stratégique et dans le meilleur intérêt d’Haïti, nous exclurons ici les tubercules et grains qui sont des aliments pour ne considérer que les tiges qui n’ont pas de vocation alimentaire.

Gwo Medsiyen, Gwo Avantaj !

Une solution pour le biodiesel : le Gwo Medsiyen (ou Medsiyen Beni). Connu dans le reste du monde sous son nom scientifique Jatropha curcas, le Gwo Medsiyen pousse sur des terres sablonneuses et marginales impropres à l’agriculture (on peut penser aux vastes étendues de mornes calcaires, par exemple dans le Nord d’Ouest, qui ne sont pas cultivées et où pourrait être cultivé le Gwo Medsiyen). Le Gwo Medsiyen permettrait donc de valoriser des terres aujourd’hui mises à nu par la déforestation et qui ne sont pas utilisées pour l’agriculture vivrière. L’huile de Gwo Medsiyen présente la qualité requise pour la production de biodiesel (esters méthyliques ou éthyliques) et peut également être utilisée pure et non transformée dans des moteurs diesels modifiés ou encore dans des moteurs de type Lister (moteurs à révolution lente <1200tr/mn). Par ailleurs, le tourteau, riche en protéines, des graines de Gwo Medsiyen non toxique (les variétés présentes en Haïti aujourd’hui ont des graines toxiques, mais il existe dans le monde des variétés à graines non toxiques) permettrait de nourrir des élevages de poissons et de poulets (l’un des principaux problèmes de l’élevage avicole en Haïti est le coût prohibitif de la nourriture importée).

La culture du Gwo Medsiyen ne contribuerait donc aucunement à l’insécurité alimentaire. Au contraire ! La culture du Gwo Medsiyen nous permettrait de produire des biocarburants et de l’alimentation pour l’élevage ainsi que lutter contre l’érosion, le tout sur des terres non utilisées ou sous-utilisées à l’heure actuelle. On estime aujourd’hui que près de 70% du territoire n’est pas cultivé en Haïti. Or avec de bonnes variétés de Gwo Medsiyen, il ne faudrait pas plus de 10% du territoire pour produire tout le diesel que nous consommons aujourd’hui !

Pitimi dous, pi dous pou nou tout !

Une solution pour la production d’éthanol : le Sorgho ou Pitimi sucré. C’est une variété de Pitimi dont la canne est juteuse et sucrée (comme la canne à sucre). On peut donc produire de l’éthanol avec la canne et de la nourriture avec les grains. C’est uniquement la canne et non le grain qui est utilisé pour faire de l’alcool et donc de l’éthanol. Les grains peuvent être consommés comme le sont les grains de pitimi ordinaire (le pitimi ak pwa kongo est d’ailleurs un délice de la cuisine locale traditionnelle à redécouvrir par ceux qui ne mangent plus que du riz). L’utilisation du Pitimi sucré à la place du Pitimi traditionnel permettrait de produire de l’éthanol sans affecter en aucune sorte la production de céréales (grains) tout en permettant aux agriculteurs d’augmenter considérablement leurs revenus (deux produits au lieu d’un seul).

Nous voyons donc que non seulement la production de biocarburants en Haïti n’affecterait pas la production alimentaire, mais elle contribuerait grandement à l’augmenter. Repenser l’agriculture en Haïti

La hausse du prix des produits agricoles et des produits pétroliers offre en fait une opportunité unique de redévelopper l’agriculture en Haïti ; en effet, grâce aux prix élevés, l’agriculture dans ce pays est virtuellement à nouveau rentable !

Une agriculture qui produira à la fois de l’énergie et des aliments puisque l’espace à utiliser pour les cultures alimentaires traditionnelles et le Gwo Medsiyen n’est pas le même. Le Gwo Medsiyen nous permettra de détourner les fonds utilisés à l’achat de carburant vers nos agriculteurs et grâce aux variétés non toxiques, son tourteau riche en protéines permettra de réaliser des aliments équilibrés pour nos élevages. Le Pitimi sucré, pour sa part, représente à la fois une culture alimentaire (grain) et une culture énergétique (bagasse, jus de canne), et permettra à nos agriculteurs d’augmenter leurs revenus.

Nous avons ici mentionné à plusieurs reprises le terme de variété. Il est en effet crucial d’avoir les variétés appropriées pour que la culture de ces plantes soit économiquement attractive. Des variétés à haute teneur en sucre et haut rendement en grains pour le Pitimi sucré ; des variétés à haute teneur en huile et haut rendement en grains non toxiques pour le Gwo Medsiyen. Le secret de la réussite en agriculture réside dans le triptyque variétés (variétés adaptées à nos besoins et nos conditions agro-environnementales), dissémination (production de semences et de plantules ainsi que leur réseau de distribution) et agronomie (itinéraires techniques). Il est essentiel pour la réussite de la filière biocarburants d’apporter à nos agriculteurs et nos entreprises agricoles, la technologie adéquate et le support technique à travers la mise en place de centres techniques (ceci est vrai pour toutes les filières agricoles et est indispensable à la relance de la production nationale agricole). L’ensemble des pays ayant connu une révolution agricole avaient mis en place les structures assurant ce triptyque de la réussite. Et il est aujourd’hui grand temps pour Haïti de faire sa propre révolution agricole. Il est temps d’arrêter de considérer nos cultivateurs comme des simples paysans et de leur permettre aujourd’hui de devenir des agriculteurs travaillant à la réussite économique du pays tout entier. Une bonne variété peut plus que doubler les revenus d’un agriculteur. Avec la technologie appropriée (variétés/dissémination/agronomie), la culture du Gwo Medsiyen et du Pitimi sucré peut être très rentable pour nos agriculteurs et leur permettre de s’enrichir et de sortir de la pauvreté qui aujourd’hui caractérise nos zones rurales (tout particulièrement dans les zones les plus marginales où aujourd’hui rien ne pousse et où pousserait facilement le Gwo Medsiyen).

Agriculture et décentralisation : des outils contre l’exode rural

Si les biocarburants peuvent être profitables pour nos agriculteurs, ils représentent également une formidable opportunité de créer une véritable agro-industrie génératrice d’activités dans nos provinces. Pour presser l’huile de Jatropha, la transformer en biodiesel, pour presser la canne et faire du sirop, pour produire de l’éthanol, il faudra mettre en place ces petites industries qui aujourd’hui manquent cruellement aux régions reculées du pays. Le considérable avantage d’une culture non destinée à l’exportation, c’est que nous créons non seulement des emplois agricoles, mais également les emplois nécessaires à la transformation de ces produits. L’autre avantage lié aux biocarburants, c’est que nous avons un marché captif de plusieurs centaines de millions de dollars, un marché qui n’est pas près de s’épuiser. L’industrie des biocarburants ne serait donc tributaire d’aucun choix stratégique réalisé dans et par un quelconque autre pays.

Quant à nos provinces où le diesel se vend souvent 35% plus cher qu’à Port-au-Prince, la production locale de carburant (notamment de biodiesel) permettrait de diminuer sensiblement le coût du transport et permettrait ainsi de diminuer le coût d’acheminement des denrées agricoles (l’installation d’une unité de production locale de biodiesel peut être mise en place pour moins de 50,000 dollars US). Les provinces pourront aussi générer de l’électricité à partir de l’huile à un coût moitié moindre de celui payé aujourd’hui en utilisant le diesel. L’ensemble de la filière économique (chaîne de valeur) trouverait sa place au cœur même de nos provinces et y génèrerait des revenus (avec de l’argent qui autrement part dans des pays exportateurs de pétrole). Si nous substituions la production nationale à nos importations de carburant, cette filière pourrait créer plusieurs centaines de milliers d’emplois et devenir le premier employeur du pays.

Enfin, la misère en Haïti est une question de pouvoir d’achat. Augmenter le pouvoir d’achat de nos cultivateurs, c’est leurs permettre de mieux nourrir leur famille, de payer l’écolage des enfants, de se vêtir et de consommer des biens de services et de production.

Agriculture et environnement : protéger et revaloriser

Le Gwo Medsiyen est un outil extraordinaire pour le reboisement du pays puisque c’est une culture pérenne qui pourrait fournir des revenus aux agriculteurs : c’est une plante économiquement utile, elle ne fait pas de charbon de bois et elle ne craint pas les animaux (le Gwo Medsiyen est traditionnellement utilisé pour réaliser des haies vives – lantouray et maintenir les cabris à l’écart des cultures). Le Gwo Medsiyen permet de lutter contre l’érosion et la déforestation et de récupérer ainsi des terres mises à nu par le déboisement sauvage et préalablement perdues pour l’agriculture. Enfin nous pouvons mettre avec le Gwo Medsiyen de la végétation là ou il n’y en avait pas et piéger une quantité importante de dioxyde de carbone (CO2) et contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique.

En résumé, les biocarburants peuvent contribuer à la sécurité énergétique du pays tout en contribuant (et certainement sans affecter aucunement) notre sécurité alimentaire. Les biocarburants peuvent générer une nouvelle économie dans nos provinces et nos zones rurales, et créer plusieurs centaines de milliers d’emplois durables. Enfin, le Gwo Medsiyen peut contribuer à résoudre le drame écologique causé par le déboisement en Haïti.

Le choix des biocarburants est un choix stratégique pour Haïti, un choix qui peut nous conduire sur la voie de l’autosuffisance énergétique et contribuer au démarrage de la croissance de l’économie haïtienne à travers la revitalisation de son agriculture. C’est un choix patriotique, pour une Haïti plus verte et plus riche.



[1] Réginald Noël est l’un des fondateurs de Biocarburants d’Haïti SA, connu aussi sous le nom de Groupe Biodiesel Haïti, une société pionnière en Haïti dans la production de biodiesel. www.biocarburantsdhaiti.com. Gaël Pressoir est chercheur à la FONDATION CHIBAS, un centre de recherches et d’appui technique sur les biocarburants. www.chibas-bioenergy.org