mercredi 10 septembre 2008

MONDE (HAITI): L'ALPHABETISATION...

Monde (Haïti) : L’alphabétisation, un remède puissant pour une société saine, selon l’Unesco

mardi 9 septembre 2008

P-au-P, 8 sept. 08 [AlterPresse] --- L’alphabétisation devrait jouer un rôle majeur dans les réponses à apporter aux grandes préoccupations en matière de santé, estime l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à l’occasion de la journée internationale de l’alphabétisation le 8 septembre.

“Tout simplement, une personne analphabète risque davantage d’avoir une santé médiocre, et sera moins susceptible de solliciter une aide médicale pour elle-même, sa famille ou sa communauté”, souligne l’Unesco.

Le risque d’attraper le paludisme, par exemple, “qui coûte la vie à un million de personnes chaque année”, ou d’avoir des problèmes de santé est plus élevé chez la population analphabète car « le taux d’alphabétisation a un impact direct sur les comportements sains », explique le japonais Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, dans un communiqué parvenu à AlterPresse.

Près de 10 millions d’enfants en bas âge meurent suite à des maladies infectieuses évitables, et les enfants de familles pauvres sont ceux qui ont le moins de chances de bénéficier d’un traitement en cas de maladie grave. signale Matsuura.

De plus, les femmes, qui ont suivi des études au-delà du primaire, ont cinq fois plus de chances que les femmes analphabètes d’être informées sur le VIH et le SIDA.

Aussi, dit-il, l’alphabétisation devrait être prise en compte dans les politiques et les stratégies de santé publiques, d’autant que dans ce “monde, où la connaissance et la technologie jouent de plus en plus un rôle moteur, nous sommes très loin d’atteindre l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes analphabètes d’ici à 2015”.

“Alors que nous sommes déjà dans la deuxième moitié de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, lancée en 2003, un cinquième des jeunes et adultes âgés de plus de 15 ans ne possède pas les capacités les plus élémentaires requises pour lire un panneau de circulation, un livre pour enfant, une carte, un journal, les noms inscrits sur un bulletin de vote ou les indications figurant sur un flacon médical”, relève l’Unesco.

Le défi consiste justement à agir pour faire baisser notablement le chiffre actuel de 774 millions d’adultes analphabètes.

Aux yeux de l’Unesco, l’alphabétisation, qui est étroitement liée à l’autonomisation, a pour vertu d’éradiquer l’extrême pauvreté, de promouvoir l’égalité entre les sexes, de lutter contre la mortalité infantile, de lutter contre le VIH-Sida et le paludisme, d’améliorer la santé maternelle.

L’alphabétisation “favorise une plus grande prise de conscience et influence le comportement des individus, des familles et des communautés. Elle améliore l’aptitude à communiquer, donne accès au savoir et permet d’acquérir la confiance en soi et l’estime de soi nécessaires pour prendre des décisions. Une femme, qui participe à un programme d’alphabétisation, aura une meilleure connaissance des questions de santé et de planification familiale. Elle aura davantage tendance à prendre des mesures de santé préventives pour elle-même et pour ses enfants ; elle aura plus facilement recours au soutien et aux services médicaux disponibles ; enfin, il lui sera plus facile de respecter des indications médicales pour suivre un traitement adapté pour elle-même ou ses proches. En résumé, l’alphabétisation est un remède puissant, bien que trop souvent négligé, aux menaces qui pèsent sur la santé, car elle permet de favoriser une meilleure nutrition, ainsi que la prévention et le traitement des maladies”.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture cite, en exemples, plusieurs programmes, couronnés de succès lors des Prix internationaux d’alphabétisation de l’Unesco 2008.

Parmi ces programmes, il faut mentionner « Kwanibela Project », un projet d’Afrique du Sud qui intègre des informations sur le VIH SIDA dans les programmes d’alphabétisation ; « Literacy Plus » un projet à destination des femmes rurales en Ethiopie pour les encourager à utiliser les moustiquaires et lutter contre le paludisme.

De même, « Reflect and HIV », organisé par le People’s Action Forum en Zambie, a été remarqué pour ses programmes culturels en langues maternelles. Le programme brésilien « Alfabetizando com saude » illustre les avantages d’une collaboration efficace entre les organes municipaux chargés de la santé et de l’éducation dans la ville de Curitiba. Ce programme, qui agit en faveur des personnes souffrant d’affections de longue durée, leur permet de prendre mieux soin d’elles-mêmes et de sortir de leur isolement.

Certaines initiatives, comme celles mises en place en 2007-2008, « savoir pour pouvoir » (LIFE), qui offrait une série de 6 conférences régionales sur l’alphabétisation, ou la Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI) - qui se tiendra en mai 2009 à Belém (Brésil) - sont la preuve d’une nouvelle dynamique enclenchée dans le champ de l’alphabétisation. [mv rc apr 09/09/2008 13:00]

HAITI/CYCLONE: LE RNDDH CRITIQUE LE COMPORTEMENT DES AUTORITES HAITIENNES

Haiti/cyclone : Le RNDDH critique le comportement des autorités haïtiennes

mardi 9 septembre 2008

Communiqué du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

Soumis à AlterPresse le 8 septembre 2008

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) présente ses vives sympathies aux familles victimes des dernières catastrophes naturelles qui ont frappé le pays.

Les tempêtes tropicales Fay, Gustav et Hanna qui ont frappé le pays en l’espace de deux (2) semaines, ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables. Le bilan partiel de ces intempéries est très lourd :

Plus de deux cents (200) morts et cinquante (50) disparus sont dénombrés. La tempête Hanna a, à elle seule occasionné la mort de près de cent trentesix (136) personnes dont cent deux (102) dans le département de l’Artibonite ;

Des plantations sont ravagées, des têtes de bétail emportées, des maisons, des ponts endommagés, détruits, des routes défoncées, entravant la circulation automobile.

Tous les départements géographiques du pays sont touchés, dont, à titre d’exemples les départements du Centre, du Sud, du Nord, du Sud-est, des Nippes, de l’Ouest et de l’Artibonite :

Dans le département du Centre, il y a lieu de signaler que le barrage hydroélectrique de Péligre d’une capacité de cent-soixante douze mètre-cube (172 m3) d’eau a, au 3 septembre 2008, atteint cent soixante onze mètres cube quarante-trois (171m343), forçant les responsables à lâcher les eaux du barrage, ce qui a provoqué des inondations à Boucan Carré, à Mirebalais et dans une partie du département de l’Artibonite.

Dans la commune de Saut d’eau, au moins deux cent quatre-vingt (280) maisons sont endommagées par l’effet du vent.

A Hinche, plus de trois cent quarante-huit (348) maisons sont inondées.

Dans le département du Sud, onze (11) morts sont recensés dont deux (2) dans la commune des Anglais, deux (2) à Saint Jean du Sud, trois (3) à Torbeck, trois (3) dans la commune de Camp-Perrin et un (1) aux Cayes.

Dans le département du Nord, les toits de plusieurs maisons sont emportés par le vent.

A Plaisance, au moins trente neuf (39) maisons sont détruites.

Dans le département du Sud-est, vingt-deux (22) personnes ont perdu la vie. La ville de Jacmel est inondée.

Dans le département des Nippes, trois (3) morts sont répertoriés. Les ponts de la Rivière Sèche, de Pémêle et de Du Parc sont gravement endommagés. Le pont reliant les départements de l’Ouest et des Nippes est sous les eaux. Les véhicules le franchissent difficilement. Pour la traversée à pied, des particuliers mettent des canots à la disposition des voyageurs.

La route reliant Petite Rivière des Nippes à Anse à veau est coupée.

La Savane Ouest, une localité de Chalon, s’apparente aujourd’hui à un étang.

Dans le département de l’Ouest, douze (12) victimes sont recensées. A Port-au- Prince, des arbres sont déracinés, bloquant la voie publique et endommageant des maisons et des véhicules.

Le département de l’Artibonite est dans une situation particulière. Il y a quatre (4) ans, du 17 au 19 septembre 2004, la tempête Jeanne avait ravagé la ville des Gonaïves faisant trois mille (3.000) morts et des centaines de disparus. La ville des Gonaïves a été complètement immergée.

Au nom des victimes, des milliers de dollars américains et des dons en nature ont été débloqués. Un plan de reconstruction a même été envisagé par le gouvernement de transition. Des travaux d’infrastructures amorcés ont constitué et constituent encore une menace pour la population des Gonaïves tels que des cavités laissées ouvertes sur les chaussées et les trottoirs pendant les quatre (4) dernières années.

Avec le passage de la tempête Hanna, la ville des Gonaïves a, une nouvelle fois, été complètement immergée. De lourdes pertes en vies humaines sont enregistrées. Au moins trente (30) morts sont dénombrés dont certains à cause des cavités laissées béantes par les autorités en place. Trois mille cent dix-huit (3118) familles sinistrées et neuf mille cent cinquante six (9156) déplacés. Dans la commune de Marmelade, plus de trois cents (300) maisons ont été emportées par les eaux.

Le RNDDH note que la population haïtienne est livrée à elle-même dans ces moments pénibles. Le gouvernement est quasiment inexistant. Ceci démontre que les droits du peuple haïtien à une vie décente, à la sécurité, à un environnement sain et sécuritaire ne constituent pas une préoccupation pour les décideurs politiques.

Le RNDDH note qu’après chaque catastrophe naturelle, les autorités haïtiennes sollicitent l’aide de la communauté internationale pour parer au plus pressé.

Cependant, à date, aucun plan de réaménagement du territoire national n’est mis en branle. La coupe effrénée des arbres, les constructions anarchiques, la nonprotection des rivières et des bassins versants, le non curage des canaux d’irrigation, des égouts sont autant d’éléments nocifs à notre environnement. Mais aucune politique publique n’est appliquée pour corriger cet état de fait.

Le RNDDH souhaite une prise en charge par l’Etat des problèmes structurels et une meilleure gestion de l’aide internationale aux fins de minimiser à l’avenir les effets des cyclones et autres catastrophes naturelles. Il s’agit là d’une obligation de l’Etat. Le RNDH invite donc les décideurs politiques à :

renforcer les structures existantes en matière de prévention et de gestion des crises et désastres ;

prendre toutes les dispositions pour que l’aide internationale ne soit ni détournée ni mal distribuée ;

adresser les différents problèmes auxquels fait face le pays ;

apporter une assistance humanitaire immédiate aux victimes des dernières intempéries.

Port-au-Prince, le 5 septembre 2008