jeudi 9 octobre 2014

EST-CE LA FIN DES FUNERAILLES NATIONALES OU OFFICIELLES POUR LES ANCIENS PRESIDENTS D’HAITI

Nous, Haïtiens de naissance, n’avons aucun respect pour les institutions républicaines, et pour les règles protocolaires. Nous sommes tous des dictateurs. Le symbolisme qui régit les relations sociétales et étatiques ne nous intéresse pas. Nous nous en foutons pas mal de la tradition. Nous sommes des partisans zélés et aveugles et à cause de cela nous perdons notre sens commun, notre bon sens. La réconciliation nationale nous échappe et nous échappera toujours à cause de notre intolérance. Le sujet brulant d’actualité est la mort de Monsieur Jean-Claude Duvalier. A-t-il droit à des funérailles nationales ou officielles ? Avant d’entrer dans les réflexions plus profondes, je crois que oui, quel que soit vos sentiments envers lui. Nous parlons maintenant non de l’homme mais de l’institution, de la Présidence. Je crois que l’actuel occupant du Palais National est un lâche pour avoir courbé aux pressions des ennemis de l’homme. Il y a des crimes qui ont été commis sous les deux gouvernements des Duvaliers. Il y a eu des victimes, des représailles, des assassinations. Il y a eu aussi des crimes commis par des zélés du pouvoir que ni François ni Jean-Claude ait été mis au courant ou donné l’ordre. Cependant quand on est en charge, quand on est président, on doit prendre la responsabilité de tout. Cela n’empêche pas, cependant, de ne pas recevoir les honneurs dus au rang. Si les victimes, les parents et même les amis des victimes veulent faire des manifestations durant les funérailles, ce droit leur est reconnu. Ils peuvent avoir des écriteaux, brûler l’effigie du président dans la mesure où ils ne piétinent pas sur les droits des autres. La liberté des uns finit là où commence celle d’autrui. Tous ces étrangers qui parlent maintenant, omettant des opinions, ces soi-disant « amis « d’Haïti, et ainsi s’immisçant dans les affaires internes du pays, ne se permettront pas de dire un mot durant le règne du Docteur François Duvalier. Le pays était respecté, avait une image, avait un prestige (s’il vous plait, mettez de côté vos sentiments). A l’heure actuelle, la justice haïtienne s’en prend à tort ou à raison de Monsieur Jean-Bertrand Aristide, un ancien président d’Haïti. Ses partisans zélés parlent de persécutions politiques et s’arrangent pour le défendre à tout prix. C’est leur droit. Maintenant s’il arrive que Monsieur Jean-Bertrand Aristide parte pour l’au-delà, qu’en serait-il de ses funérailles nationales ou officielles ? Si le gouvernement dit non ! Ses partisans vont-ils gagner les rues pour forcer la main au gouvernement ? Vont-ils exiger des funérailles nationales ou officielles ? Il ne faut pas oublier, cependant, que Monsieur Aristide a promu « Père Lebrun » au grade de Monseigneur. Ce qui signifie de près ou de loin, responsable ou pas, Monsieur Aristide est l’héritier de cette tragédie, porte la responsabilité de toutes les victimes de cette mort atroce. A-t-il droit à des funérailles nationales ? Il faut toujours prendre des précautions pour ne pas créer des précédents, c’est un calvaire à surmonter. Tout cela à cause du non-respect des règles protocolaires.