samedi 9 mars 2013

POURQUOI LES FEMMES SONT AU COEUR DE LA POLITIQUE ETRANGERE AMERICAINE

Pourquoi les femmes sont au cœur de la politique étrangère américaine - vendredi 8 mars 2013 - Par John Kerry * - Soumis à AlterPresse le 7 mars 2013 - Au cours de ma première semaine en tant que secrétaire d’État des États-Unis, j’ai eu l’honneur de m’entretenir avec un groupe de femmes courageuses de la Birmanie. Deux d’entre elles étaient des anciennes prisonnières politiques, et bien qu’elles aient connu des difficultés incroyables dans leur vie, chacune d’entre elles était déterminée à aller de l’avant - lutter pour l’enseignement et la formation des filles, pour des emplois pour les chômeurs et pour une plus grande participation de la société civile. Je n’ai aucun doute qu’elles continueront à être des agents puissants du changement, apportant le progrès à leurs communautés et à leur pays dans les années à venir. Ce sont des faits comme ceux-ci qui nous rappellent pourquoi il est si vital que les États-Unis continuent à travailler avec les gouvernements, les organisations et les individus dans le monde entier pour protéger et promouvoir les droits des femmes et des filles. Après tout, comme dans notre propre pays, les problèmes économiques, sociaux et politiques les plus pressants du monde ne peuvent tout simplement pas être résolus sans la pleine participation des femmes. Selon le Forum économique mondial, les pays où les hommes et les femmes sont près d’avoir des droits égaux sont plus compétitifs économiquement que ceux où le fossé entre les genres ne procure aux femmes et aux jeunes filles qu’un accès limité ou inexistant aux soins médicaux, à l’éducation, aux postes électifs et au commerce. De même, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que si les agricultrices avaient le même accès aux semences, aux engrais et à la technologie que les hommes, elles pourraient réduire le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde de 100 millions à 150 millions. Pourtant, dans de trop nombreuses sociétés et dans de trop nombreux foyers, les femmes et les filles sont encore sous-estimées, privées de possibilités d’aller à l’école et forcées dans des mariages précoces. Trop de vies ont été perdues ou ruinées par la violence sexospécifique. En tant que père de deux filles, je ne peux pas imaginer la douleur éprouvée par les parents de la jeune femme connue sous le nom de « Nirbhaya », une étudiante en médecine âgée de 23 ans assassinée dans un bus à New Delhi simplement parce qu’elle était une femme, ou l’angoisse ressentie par les parents de Malala Yousafzai, la jeune fille Pakistanaise blessée par balles par des extrémistes alors qu’elle était elle aussi à bord d’un bus, simplement pour le fait de vouloir aller à l’école. Mais je suis inspiré par l’engagement inébranlable de Malala à sa cause, par la détermination de Nirbhaya, alors qu’elle était sur le point de mourir, de traduire ses agresseurs en justice, et par le courage de leurs pères, en s’exprimant au nom de leurs filles et des femmes partout dans le monde. Aucun pays ne peut avancer s’il laisse la moitié de sa population derrière. C’est pour cette raison qu’aux États-Unis l’égalité des genres est essentielle à nos objectifs communs de prospérité, de stabilité et de paix, et c’est aussi pourquoi investir dans les femmes et les filles du monde entier est essentiel pour faire avancer la politique étrangère américaine. Nous investissons dans la formation et le mentorat des femmes entrepreneurs afin qu’elles puissent non seulement prendre soin de leurs propres familles, mais aussi pour qu’elles puissent contribuer à la croissance des économies de leurs pays. Nous investissons dans l’éducation des filles afin qu’elles puissent échapper à un mariage précoce forcé, briser le cycle de la pauvreté et devenir des leaders communautaires et des citoyennes engagées. Améliorer l’éducation des filles et des femmes et leur accès aux ressources améliore également la santé et l’éducation de la prochaine génération. Nous collaborons avec des partenaires du monde entier afin d’améliorer le niveau de santé maternelle, afin de permettre aux agricultrices de devenir plus autonomes, et afin de prévenir et d’enrailler la violence sexospécifique parce que toutes les sociétés bénéficient du fait que les femmes soient en bonne santé, en sécurité et qu’elles puissent contribuer par leur travail, leur leadership et leur créativité à l’économie mondiale. Les diplomates américains, partout dans le monde, travaillent afin d’intégrer pleinement les femmes dans les négociations de paix et dans les efforts de sécurité, car les expériences, les préoccupations et les idées introduites par les femmes peuvent aider à prévenir de futurs conflits et à construire une paix plus durable. Aujourd’hui, la Journée internationale de la femme est une journée de célébration. C’est aussi un jour où chacun de nous doit s’engager à nouveau, pour mettre fin à l’inégalité qui empêche le progrès dans tous les coins du monde. Nous pouvons et nous devons nous engager à cela afin que chacune de nos filles puisse prendre le bus à l’école sans crainte, que chacune de nos sœurs puisse réaliser son énorme potentiel et que chaque femme et chaque fille puisse vivre sa vie à la hauteur de son plein potentiel. * Secrétaire d’État américain

mercredi 6 mars 2013

HOMMAGE A HUGO RAFAEL CHAVEZ FRIAS

« Il y a des noms qui sonnent comme un manifeste. » avait dit Léopold Sedar Senghor. Hugo Chavez était et est un manifeste. Élu à la Première Magistrature Suprême de son pays en 1999, il a tenu ses promesses d’élection en améliorant le sort des masses défavorisées du Venezuela. Il a utilisé toutes les ressources de son pays pour réduire le taux de pauvreté et d’analphabétisme. Il a non seulement changé la face du Venezuela mais aussi celle de l’Amérique Latine. Il était l’homme le plus démonisé de la planète. Par sa politique, il a réduit l’influence des grandes puissances dans cette partie du monde. Venezuela n’était pas l’ami d’Haïti (je ris dans mon for intérieur quand les gens accouchent cette idiotie « les amis d’Haïti » dans leur analyse, texte, ou article. Un pays a des intérêts permanents selon un ancien président des Etats-Unis. Venezuela était avec Hugo Chavez une nation sœur et reconnaissante. Le président vénézuélien connaissait l’histoire de son pays. Il était au courant qu’à Bolivar, qui avec insistance lui demandait comment lui manifester sa reconnaissance, Pétion répondit : « En abolissant l'esclavage dans tous les territoires qui tomberont sous votre domination. » (Extrait des Archives du « Le Monde Diplomatique, Mai 1957, René Jeanty). Hugo Chavez faisait tout ce qui était en son pouvoir pour aider les soi-disant leaders d’Haïti à améliorer à leur tour le sort de leurs compatriotes. Il a mis à la disposition d’Haïti des fonds à travers le « Petro-Caribe. » Mais les hommes au pouvoir d’Haïti ont fait disparaitre ces fonds avec une efficacité et une dextérité qui ont même fait rougir les « boss » de la Mafia Internationale. Les leaders Haïtiens, peut-on observer durant toute l’histoire de ce pays, n’ont jamais raté une occasion pour manquer une opportunité. Venezuela a perdu un symbole, un nationaliste farouche, et un défenseur des pauvres, Haïti a perdu l’un des rares chefs d’Etat qui professait une admiration et un respect profonds pour la Nation Haïtienne. Que la terre lui soit légère ! LeGrand Parisien Salvant, MBA West Palm Beach, Florida

mardi 5 mars 2013

HUGO CHAVEZ, UN HOMME DIFFAME

Hugo Chavez, un homme diffamé Le Monde.fr | 04.10.2012 à 16h15 • Mis à jour le 05.10.2012 à 11h29 Par Jean-Luc Mélenchon, député européen ; Ignacio Ramonet, essayiste et journaliste Hugo Chavez et Jean-Luc Mélenchon, à la clôture du Forum de Sao Paolo, à Caracas, le 6 juillet 2012. Hugo Chavez est sans doute le chef d'Etat le plus diffamé du monde. À l'approche de l'élection présidentielle au Venezuela, le 7 octobre, ces diffamations redoublent d'ignominie. Tant à Caracas qu'en France. Elles témoignent du désespoir des adversaires de la révolution bolivarienne devant la perspective (que les sondages semblent confirmer) d'une nouvelle victoire électorale de Chavez. Un dirigeant politique doit être jugé sur ses actes, et non sur les rumeurs colportées contre lui. Les candidats font des promesses pour se faire élire ; rares sont ceux qui, une fois élus, les tiennent. Dès le début, la promesse électorale de Chavez a été claire : travailler au profit de ceux, majoritaires dans son pays, qui vivaient dans la pauvreté. Et il a tenu parole. C'est le moment de rappeler ce qui est vraiment en jeu dans cette élection au moment où le peuple vénézuélien va voter. Le Venezuela est un pays très riche en raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures. Mais presque toutes ces richesses étaient accaparées par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu'en 1999, le peuple n'en recevait que des miettes. Les gouvernements successifs, démocrates-chrétiens ou sociaux-démocrates, corrompus et soumis aux marchés, privatisaient à tout va. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivait sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996). Chavez a placé la volonté politique au poste de commande. Il a mis les marchés au pas et stoppé l'offensive néolibérale puis, grâce à l'implication populaire, il a permis à l'Etat de se réapproprier les secteurs stratégiques de l'économie. Il a recouvré la souveraineté nationale. Et a ensuite procédé à une redistribution de la richesse au profit des services publics et des laissés pour compte. UN ÎLOT DE RESISTANCE DE GAUCHE AU NEOLIBERALISME Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l'éducation, à la retraite... Chavez s'est également attaché à la construction d'un Etat moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d'aménagement du territoire: routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs. En matière de politique étrangère, il a misé sur l'intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux Etats-Unis des relations fondées sur le respect mutuel... L'élan du Venezuela a entrainé une véritable vague de révolutions progressistes en Amérique latine, faisant désormais de ce continent un exemplaire îlot de résistance de gauche contre les ravages du néolibéralisme. Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entrainé la refondation d'une société jusqu'alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait lui valoir que la haine des classes dominantes, convaincues d'être les propriétaires légitimes du pays. Avec leurs amis protecteurs de Washington, ce sont elles qui financent les grandes campagnes de diffamation contre Chavez. Elles sont allé jusqu'à organiser - en alliance avec les grands médias qu'elles possèdent - un coup d'Etat le 11 avril 2002. Ces campagnes se poursuivent aujourd'hui et certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. La répétition étant - hélas - considérée comme une démonstration, des esprits simples en viennent à croire que Hugo Chavez incarnerait "un régime dictatorial où il n'y a pas de liberté d'expression". Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un " régime dictatorial " élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d'électeur? Les élections au Venezuela n'avaient lieu que tous les quatre ans, Chavez en organise plus d'une par an (14 en 13 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l'ONU, l'Union européenne, l'Organisation des Etats américains, le Centre Carter, etc. Chavez démontre qu'on peut construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il en fait même une condition du processus de transformation sociale. Il a prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d'un référendum en 2007. Ce n'est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, dans une étude publiée en 2011, situe désormais le Venezuela en tête du classement des pays qui respectent la justice électorale . Le gouvernement d'Hugo Chavez consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat: le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L'analphabétisme éradiqué. Le nombre de professeurs des écoles multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d'Amérique latine. Dans son rapport de janvier 2012, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l'ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain - avec l'Equateur -, qui, entre 1996 et 2010, a le plus réduit le taux de pauvreté. Enfin l'institut américain de sondages Gallup classe le pays d'Hugo Chavez, 6e nation "la plus heureuse du monde". Le plus scandaleux, dans l'actuelle campagne de diffamation, c'est de prétendre que la liberté d'expression serait bridée au Venezuela. La vérité c'est que le secteur privé, hostile à Chavez, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et 13 publiques. Avec cette particularité que la part d'audience des chaînes publiques n'est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61% ... Même chose pour la radio. Et 80% de la presse écrite sont contrôlés par l'opposition ; les deux quotidiens les plus influents - El Universal, El Nacional - étant hostiles au gouvernement. Tout est, certes, loin d'être parfait dans le Venezuela bolivarien. Où existe-t-il un régime parfait ? Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges et de haine. Le nouveau Venezuela est la pointe avancée de la vague démocratique qui a balayé les régimes oligarchique de neuf pays dès le lendemain de la chute du mur de Berlin quand d'aucuns annonçait "la fin de l'histoire" et "le choc des civilisations" comme seuls horizons pour l'humanité. Le Venezuela bolivarien est une source d'inspiration où nous puisons sans aveuglement ni naïveté. Mais avec la fierté d'être du bon côté de la barricade et de réserver nos coups à l'empire malfaisant des Etats Unis et de ses vitrines si chèrement protégées au Proche-Orient et partout où règnent l'argent et les privilèges. Pourquoi ses adversaires en veulent-ils tant à Chavez ? Sans doute parce que, tel Bolivar, il a su arracher son peuple à la résignation. Et lui donner l'appétit de l'impossible. Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, député européen ; Ignacio Ramonet, président de l'association Mémoire des luttes, président d'honneur d'Attac. Jean-Luc Mélenchon, député européen ; Ignacio Ramonet, essayiste et journaliste