vendredi 28 septembre 2012

Thèmes de l’Emission de la semaine Orlando le 28 septembre, 2012 Actualités Politiques : Grandes Lignes A l’époque de la guerre froide et au-delà, c'est-à-dire de Kebreau à Préval, en Haïti, la gestion de la conquête, du maintien et de la perte du pouvoir, ont échappé totalement à la volonté citoyenne, dans la plupart des pays du tiers-monde. La dictature sanguinaire des Duvalier, a duré presque 30 ans, durant lesquels une bonne partie de la classe moyenne a été forcé de prendre le chemin de l’exile, ainsi que 85% des intellectuels, des professionnels, des technocrates et des administrateurs. Après son renversement en 1986, on a annoncé tambour battant l’avènement de la Démocratie émancipatrice en Haïti. Avec la nuance, que l’Internationale a choisi manifestement d’ignorer les rapports étroits existant entre la légitimité politique et l’expression de la volonté générale ! Bien que ponctuellement, on ait eu des élections pour tous les postes électifs. Force est de constater dans les faits que l’Internationale s’est réservé le droit d’intervenir ouvertement et ponctuellement à chaque élection présidentielle sans exception, pour imposer qui elle veut à la présidence. Mais en prenant soin de laisser à ceux catapulté au pouvoir, la liberté de faire à leurs guises, pour consolider leurs pouvoirs, en confisquant indistinctement toutes les élections, du législatif aux postes des collectivités territoriales. Voilà ce qu’a été la politique électorale, d’accès et d’octroi de pouvoir, pendant un quart de siècle, de désillusion, de bluff et de démocrature. Les vrais enjeux électoraux jusqu'à présent, restent et demeurent irréfutablement, le contrôle à la fois du CEP et de la machine électorale. Pour ménager les apparences, l’International a adopté et réutilisé la transposition d’une popularité acquise dans un autre domaine, en politique, créant ainsi artificiellement l’apparence d’une légitimité politique pour ceux qui sont catapultés à la présidence. Avoir une popularité peu importe le domaine, est maintenant consacré comme qualification et pré-requis pour la présidence. Les conséquences directes de cette consécration, sur les partis politiques, sont énormes et catastrophiques. Le parti en tant qu’instrument politique moderne, est désormais en échec et mat. L’accès au pouvoir politique ne passe plus par le biais de l’appartenance à un instrument politique, qui est en Démocratie une étape de modernité. Ce processus est court-circuité par la consécration de cette formule. L’hégémonie méridionale, leader de la force militaire multinationale de l’ONU, la Minustah, est allée encore plus loin. Elle a retourné au pouvoir, au lendemain du renversement du régime lavalas, dû à une longue lutte insurrectionnelle, le 1er premier ministre et le second chef d’état du régime lavalas. Pour ce faire, l’ex-représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti, Juan Gabriel Valdès, a qualifié l’Opération Baghdâd et les zones de non-droit, orchestrés par lavalas, d’être des phénomènes de revendication sociale ! Et c’est par le biais du chantage de la terreur et du chambardement total que l’on a forcé Boniface Alexandre et le CEP à entériner une victoire au premier tour pour le retour de René Préval au pouvoir. C’est à partir de ce fait historique irréfutable qu’est venue un peu plus tard, l’idée de l’impératif de la négociation et du dialogue avec les bandits. Or, c’est ce même régime lavalas qui a manifestement provoqué, en deux fois, dans l’espace d’une décade, la faillite de l’Etat haïtien, en pérennisant la déliquescence institutionnelle, introduite par le régime des Duvalier. A chacune de ces deux faillites, le Conseil de Sécurité de l’ONU a évoqué le Chapitre VII de sa Charte pour placer Haïti sous tutelle. On est jusqu'à présent sous la dernière tutelle en date. Jugeant de l’effet de ces interventions directes de l’Internationale pendant plus d’un demi-siècle. Catapultant à son gré, ceux qui ont assumé les responsabilités de gouverner notre pays. On constate malheureusement, que ces gouvernants ont intentionnellement maintenu plus de 60% d’illettrés, pour réduire les risques de toute prise de conscience des masses et éliminer du même coup toute possibilité de réaction citoyenne, face à ces interventions qui sont manifestement contre l’intérêt national. Rendant ainsi possible à perpétuité la possibilité de ces immixtions internationales, par le maintien de l’indifférence totale des masses inconscientes de ces violations. Le Wall Street journal, vient de publier dans sa rubrique 24/7 Wall St. la liste des pays les plus pauvres du monde, à partir d’un rapport de la Banque mondiale. Haïti, selon ce rapport, a remporté la palm cette fois-ci. Elle est en tête de liste, à 77% de taux de pauvreté, le pays le plus pauvre de la planète : 1. Haiti · Poverty rate: 77 percent · Population: 10,123,787 · GDP: $7.35 billion (66th lowest) · GDP per capita: $726 (22nd lowest) 2. Equatorial Guinea · Poverty rate: 76.8 percent · Population: 720,213 · GDP: $19.79 billion (99th lowest) · GDP per capita: $27,478 (40th highest) 3. Zimbabwe · Poverty rate: 72 percent · Population: 12,754,378 · GDP: $9.9 billion (72nd lowest) · GDP per capita: $776 (25th lowest) 4. Congo (Democratic Republic) · Poverty rate: 71.3 percent · Population: 67,757,577 · GDP: $15.64 billion (91st lowest) · GDP per capita: $231 (the lowest) 5. Swaziland · Poverty rate: 69.2 percent · Population: 1,067,773 · GDP: $3.98 billion (47th lowest) · GDP per capita: $3,725 (82nd lowest) Compte tenu du déclin précipité depuis plusieurs décades, cette classification n’est pas surprenante. C’est plutôt la conclusion que tire l’auteur de cet article, mettant sans nuance l’emphase uniquement sur la responsabilité citoyenne des peuples du tiers-monde. C’est un déni absolu de responsabilité des superpuissances dans la gestion catastrophique de leurs intérêts à travers le tiers-monde durant 67 ans d’affilé, de la guerre froide et au-delà, de 1945 à 2012. Voilà la conclusion verbatim : «"Our background and circumstances may have influenced who we are, but we are responsible for who we become." » Quelles sont vos réactions en lisant cette conclusion ? Est-elle juste ? Est-elle pertinente ? Cette conclusion indubitablement déculpabilise et ignore totalement les conséquences directes des interventions hégémoniques prédatrices des puissances mondiales exploitant et vassalisant intentionnellement ces pays appauvris du tiers-monde, de l’époque des atrocités de la guerre froide à nos jours. Parce qu’aucun de ces pays des deux pôles gérant férocement les carnages de cette guerre froide, n’ont subi aucune conséquence négative directe de cette longue guerre sur leurs territoires. Et leurs nations n’en ont subi aucun dommage. Si pour ces deux pôles, ça a été une guerre d’influence idéologique, par proxy. Pour les pays du tiers-monde, ça n’a pas été le cas. Les pays leader des deux pôles et leurs institutions veulent, pour sauf-garder leurs prestiges et leurs dominations, ignorer le fait que cette guerre froide a été gérée avec toute sa violence et toute sa férocité, exclusivement sur le territoire des pays du tiers-monde, en y imposant et en y maintenant au pouvoir par la force des armes et des fois par le génocide, des gouvernement dictatoriaux et sanguinaires pour défendre exclusivement leurs intérêts. Cette « guerre froide » a causé des dommages physiques et psychiques profonds et inestimables dans les entrailles de ces populations appauvris et meurtris du tiers-monde. Il y a eu le Plan Marshal pour les pays d’Europe victimes des bombardements indiscriminés de civils de la seconde guerre mondiale 1939-1945, 6 ans. Mais quant aux pays du tiers-monde qui ont subi ces atrocités de la guerre froide 1945-1989, 44 ans en théorie, mais 67 ans en réalité. Quel sera ce plan ? Quand certaines nations évoquent avec fierté la période de prospérité des 30 glorieuses, 1945-1975. On oublie trop souvent qu’à la même époque, c’étaient l’enfer des tranchés sanglants, jonchés de cadavres, hantés par les gémissements des suppliciés, qui se creusaient uniquement sur les territoires des pays du tiers-monde où la guerre froide faisait rage. De fait certain pays tel qu’Haïti, elle n’est pas la seule d’ailleurs, demeure jusqu'à présent sous le même régime de tutelle hégémonique, ne varietur, pendant plus d’un demi-siècle, avec des gouvernants catapultés et maintenus au pouvoir par l’Internationale ! In fine, qui a contribué le plus, directement ou indirectement au fait qu’Haïti ait pu atteindre 77% de taux de pauvreté ? Les gouvernants haïtiens, pour se maintenir au pouvoir, y ont contribué aussi, sans aucun doute. Ils ont maintenu intentionnellement la grande majorité de la nation dans la pauvreté, l’ignorance et l’inconscience, pour s’assurer du pouvoir absolu et de sa pérennisation. Ils feignent d’exécuter ponctuellement le rituelle électoral, plutôt pour feindre une fausse légitimité politique, entérinée et consacrée régulièrement par le corps diplomatique, après chaque élection. En effet, l’entérinement et la consécration des résultats électoraux frauduleux par le corps diplomatique, clôture sans appel, à chaque fois, tous débats concernant la contestation électorale. De fait, les contestations électorales n’ont jamais abouti. Le corollaire est que les taux de participation ont proportionnellement décliné, reflétant ainsi le niveau de confiance accordé par l’électorat à ces élections bidon. L’Internationale paradoxalement se plaint constamment de l’incompétence et de la corruption proverbiale des gouvernants haïtiens. Ne devrait-elle pas s’interroger sur ce fait ? Pourquoi intervient-elle ponctuellement à chaque élection présidentielle, pour catapulter et maintenir les mêmes incompétents et les mêmes corrompus au pouvoir pendant plus d’un demi-siècle ? De quoi se plaint-elle ? Quel intérêt a-t-elle à ce jeu manifestement cynique et malsain ? Ne comprend-elle pas que ce soit l’une des causes principales de la mauvaise gouvernance, qui fait d’Haïti le pays le plus pauvre de la planète ? Si son intérêt est dans la destruction et l’éradication de la première République Nègre, qu’elle ait le courage de l’avouer ! On saura désormais à quoi s’en tenir ! Ou qu’elle ait au moins le courage, de se l’avouer. Elle cessera enfin de se plaindre ! Mais aura-t-elle jamais conscience du mal qu’elle est en train de causer à tout un pan d’humanité dans le tiers-monde ? ROBERT BENODIN, ORLANDO, FLORIDA