samedi 22 août 2009

AVERSION POUR LA POLITIQUE

Aversion pour la Politique
Par Ray Killick, 16 août 2009
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com

Dans sa définition la plus cristalline, la politique est manière ou stratégie, moyen ou ensemble de moyens, mis en jeu pour réaliser un objectif bien déterminé. La politique est indispensable à l'organisation publique ou privée, autocratique ou démocratique, laïque, chrétienne, judaïque, islamique, ou autre. Si elle est la plaque tournante de la société consensuelle, elle n'en demeure pas moins un facteur important de stabilité ou d'instabilité même dans les structures hiérarchiques ou autoritaires. La politique est indispensable au fonctionnement de l'entreprise, à l'exploitation des ressources matérielles et sociales, à la coopération humaine pour la réalisation des objectifs d'une vision déclarée ou indicible. La politique est l'alpha et l'omega de tout édifice humain, la sève qui le nourrit ou le détruit. Pourtant, certain courant intellectuel haïtien, peut-être par manque d'expérience directe d'avec l'entreprise ou par réaction naturelle face aux résultats désastreux de la politique en Haïti depuis plus de deux siècles, se réclame apolitique ou témoigne d'une aversion telle pour elle qu'il se fait le champion de la transformation économique sans la politique. Ne s'agit-il pas là d'une vision utopique concoctée en dehors de toute réalité humaine?

UN RAPPORT DE FORCES?

On répète souvent que la politique est un rapport de forces. Cependant ce n'est là, à proprement parler, que l'effet de la politique. S'allier des forces et acquérir ses ressources et les mettre en jeu pour accomplir sa vision, est l'objet primordial de la politique. Finalement, c'est le rapport de forces qui fait la différence. L'initiative initiale d'alignement, de rassemblement des forces, est un processus qui requiert une certaine maturité humaine ou plus précisément ce que les anglo-saxons appellent emotional intelligence. Maintenir les forces dans un équilibre oppositionnel durable participe des conditions sine qua non pour la réalisation des objectifs qu'on s'est donné.

POLITIQUE ET PROGRAMME POLITIQUE

Quand le président Abraham Lincoln considéré novice en politique par des opposants formidables et réputés intellectuellement plus imposants rassemble ses concurrents d'hier dans son administration de rivaux, il fait montre d'une sensibilité politique qu'on n'enseigne pas sur les bancs de l'école, mais qu'on apprend plutôt sur les bancs de la vie à force de coopérer les autres. Là où certains leaders auraient vu leur perte, Lincoln choisit de prendre, avec ses rivaux, des risques qui traduisent les grandes opportunités de demain. La manière de rassembler de Lincoln, élevant son rival au niveau supérieur qu'il lui reconnaît réellement, est une caractéristique de leadership de haut niveau. Le rassemblement et la gestion de forces de qualité et des tensions inhérentes à leur coexistence témoigne de la qualité du leadership politique.

Si le président Franklin Roosevelt a obtenu des pouvoirs du Congrès des États-Unis qui, exercés dans leur plénitude auraient certainement terminé l'expérience démocratique américaine, Roosevelt ne les utilise que partiellement et à bon escient. Il ignore les appels de ses conseillers de faire le virage vers la dictature que facilitait la Grande Dépression. Lincoln, de même, résiste ses mêmes tentations que lui servent ses conseillers. Ces leaders des deux époques les plus critiques depuis la fondation de l'Amérique des étoiles font montre de réserve politique. Ils choisissent la voie politique de résolution des conflits inhérents à leur administration et celle qui conduit à la réalisation des objectifs de sauvetage national.

Quand le leader de l'exécutif d'une vraie république veut faire passer son programme, il sait qu'il doit composer avec le parlement, c'est-à-dire, trouver ses alliés, faire des compromis avec ses adversaires, et tendre la carotte pour faire la différence quand cela est nécessaire. Toute cette entreprise requiert une sensibilité politique énorme, emotional intelligence.

Même dans la structure administrative et politique communiste de la Chine capitaliste, la coexistence de l'aile dure maoïste et conservatrice avec l'aile progressiste dans une dynamique d'équilibre oppositionnel requiert un jeu politique permanent sans lequel les conflits internes peuvent noyer l'expérience économique chinoise dans le chaos sociopolitique.

POLITIQUE ET BUSINESS

La question à savoir est-ce qu'on devrait privilégier la politique sur l'économique est tout à fait absurde parce qu'elle ne se pose même pas. Il ne s'agit pas ici d'un choix mais d'une réalité qui hante les parlements et cabinets exécutifs du monde entier. C'est là que se joue le destin économique des peuples. Le blocage ou le passage d'une législation donnée qui est susceptible d'affecter l'économie dépend de la capacité d'influence politique des patrons, des entrepreneurs, des unions d'ouvriers, des organismes watchdog qui défendent la société, etc. Il faut avoir des droits civils et politiques, le droit d'influence, le droit à la protestation dans une telle société pour faire entendre sa voix et sa position économique.

Ceux-ci s'engagent dans une guerre d'influence et de propagande d'autant plus intense que la société est plus démocratique et plus ouverte. On connaît l'importance du lobby américain par exemple. Les législateurs américains sont courtisés de manière permanente par Big Business, les gouvernements des pays amis qui recherchent la bonne grâce de l'Oncle, les unions, etc.

Or le développement socioéconomique dépend en large partie des décisions politiques des gouvernements. Donc ceux qui réussissent à influencer les décisions étatiques sur la longue période peuvent ipso facto influencer le progrès social.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le parti républicain aux États-Unis est perçu en tant que parti pro-business alors que le parti démocrate est pro-social, le parti des grands programmes sociaux tels que Universal Healthcare, sécurité sociale, taxation des riches pour soulager la misère des autres, etc. L'arrivée au pouvoir d'un parti annonce déjà les couleurs, c'est-à-dire l'influence la plus importante des 2 prochaines années.

POLITIQUE ET CARRIÈRE PROFESSIONNELLE

Je n'ai jamais travaillé dans une boîte haïtienne. Je ne peux qu'imaginer comment cela fonctionne à partir des expériences que m'ont contées ceux qui en ont fait l'expérience. Cependant, durant toute ma carrière professionnelle dans les technologies de pointe des télécommunications, j'ai trouvé que la sensibilité politique est un atout majeur et indispensable pour gravir les échelons de management ou techniques.

De fait, les ingénieurs les plus écoutés et qu'on laisse représenter l'entreprise face aux clients sont ceux qui possèdent la faculté, en plus des talents techniques, de jouer le jeu politique de support du salesman.

De plus, quand on atteint le plus haut niveau de performance, une des composantes d'évaluation est l'habileté politique, la faculté d'ajuster son langage, de coopérer avec les autres et de gérer les conflits avec le minimum d'escalades au niveau supérieur.

C'est la raison d'ailleurs pour laquelle, cela m'étonne toujours d'entendre quelqu'un se positionner en tant que leader professionnel et déclarer dans le même temps: "Je ne suis pas politicien." Cela dénote l'incapacité de travailler en équipe, travail qui souvent requiert emotional intelligence tant certains conflits et réactions négatives menacent parfois la réussite de l'équipe.

LA POLITIQUE EN HAÏTI

Si l'aversion de certains intellectuels et professionnels haïtiens pour la politique transpire de leurs discours, c'est peut-être à cause des résultats désastreux de 2 siècles de politique politicienne. Politique qui a systématiquement été menée pour détruire et non pour construire; pour dérouter l'intelligence qui aurait permis l'éveil de la conscience collective et non pour la faire luire.

Ces intellectuels et professionnels n'examinent la politique apparemment que sous cet angle aigu qui ne fait que rendre la même perspective depuis l'indépendance du pays. C'est pourquoi leur lecture de la réalité socioéconomique et leurs prescriptions pour le progrès socioéconomique restent en surface. L'équation qui en sort ne peut être que pour un monde idéal et non celui contre lequel le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz s'élève.

Les critiques de Stiglitz, parmi lesquels, John Roemer de Yale University, s'accordent à reconnaître que celui-là a généralement raison quand il confère un rôle à l'État dans l'économie. Leur critique cependant va droit au but et questionne le périmètre de l'action étatique. Par exemple, David Prychitko de Northern Michigan écrit: "L'argument de Stiglitz est généralement correct: l'État ne peut pas être écarté, il est un facteur. Cependant son argument laisse de côté les grandes questions constitutionnelles: Comment le pouvoir coercitif de l'État devra-t-il être contrôlé? Comment définir la relation entre l'État et la société civile?"

Si la richesse nationale se crée avant tout dans la matrice microéconomique, sans toutefois un écosystème de support ou réglementaire (Stiglitz) qui favorise les investissements, l'esprit d'entreprise en général, la compétition légale de marché, la formation des cadres nécessaires au secteur privé, etc., cette matrice ne peut convertir cette richesse en progrès social. Par exemple, les monopoles économiques détruisent l'innovation. On a assisté aux États-Unis à une véritable révolution en télécommunications après le démantèlement du Bell System (Ma Bell) en 1984, lequel pourtant en 1947 avec l'invention de l'effet transistor et les travaux de Claude Shannon (A Mathematical Theory of Communications) avait lancé l'Âge de l'Information.. Par conséquent, un cadre politique qui permettrait aux monopoles de s'étendre sur l'économie tuerait la compétition et avec elle l'innovation. Il serait difficile pour une telle économie de négocier sa transition vers une phase de développement économique plus sophistiquée.

CONCLUSION

Aucun système humain ne naît, vit, grandit, et meurt sans politique. La politique est l'ingrédient qui s'invite naturellement sans qu'on l'ajoute par dessein. Elle est depuis l'antiquité le ferment du changement, du progrès, de la destruction, des guerres ou de la paix.

L'importance de la politique dans le progrès socioéconomique ne peut être sous-estimé que par maladresse intellectuelle ou manque d'expérience dans l'administration publique ou privée. Les législations qui affectent l'économie demeurent sujettes à toutes sortes d'influence politique.

La question du choix entre l'économie et la politique ne devrait pas se poser car ce sont deux entités indissociables pour les raisons brièvement exposées dans cet article et bien d'autres encore. On ne saurait privilégier l'une au détriment de l'autre. La vraie question devrait être la refondation de l'État pour le progrès socioéconomique. Relayons de nouveau le cri d'Accra d'Obama: "Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l'économie pour s'enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue.. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l'autorité portuaire est corrompu. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption."

En d'autres termes, la question importante est comment faire la politique à des fins autres que la destruction systématique du pays. Faire la politique afin de promouvoir le progrès socioéconomique. On ne vit pas dans une jungle, par conséquent, on doit coopérer avec les autres pour le progrès de tous. Tel est le but de la politique responsable....

mardi 18 août 2009

LES TRANSFERTS FINANCIERS DE LA DIASPORA ET LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT D'HAITI

Les transferts financiers de la diaspora et le financement du développement d’Haïti

mardi 18 août 2009

Intervention de l’économiste Leslie Péan au congrès de la diaspora haitienne (6-9 aout) à Miami

Soumis à AlterPresse le 17 aout 2009

Recueillir des fonds pour le développement d’Haïti (Harnessing development funds for Haïti) est l’une des questions les plus importantes à côté de celles du savoir, de la main-d’œuvre qualifiée, et de la gestion politique pour l’avenir d’Haïti. Soulignons, d’emblée, la différence entre question importante et question fondamentale. Ici il s’agira de discuter de cette question importante de la manière de financer le développement d’Haïti, mais non sans dire que la question fondamentale pour le financement du développement d’Haïti est bien la confiance en soi. Les deux questions sont liées. Les longues dictatures connues par Haïti ont eu pour effet de diminuer la confiance en notre propre capacité à faire de grandes choses tout en augmentant notre propension à mendier, à demander la charité et à faire appel aux activités philanthropiques internationales pour trouver une porte de sortie à notre dénuement. L’estime que nous avons de nous-mêmes a diminué au fur et à mesure que se sont accrues nos demandes d’aide à la communauté internationale et nos attentes de subventions diverses.

La tenue de ce Congrès de l’Unité de la Diaspora Haïtienne est un signe que nous avons compris que nous devons nous ressaisir car les autres ne pourront jamais nous donner ce que nous ne nous donnons pas à nous-mêmes. Gardons en mémoire le vieux dicton « Charité bien ordonnée commence par soi-même ! » C’est bien de cela qu’il s’agit lorsque l’on parle de la mobilisation des capitaux de la diaspora. C’est un appel à une rupture d’une politique d’État. En effet, les chercheurs de pouvoir sont les responsables des politiques d’endettement et de sorties de capitaux qui ont bloqué le développement en Haïti. De la dette de l’indépendance de 1825 pour arriver aux bons de la Banque de la République d’Haïti (bons BRH) inaugurés par Leslie Delatour en novembre 1996, l’offre des titres d’État n’a jamais eu un entrainement positif sur l’économie. L’effet d’éviction des pratiques financières de l’État a fait que les entrepreneurs et autres agents privés n’ont jamais pu se financer et développer leurs activités de production et d’échange. La structure coloniale de financement de l’économie haïtienne est restée la même avec les conséquences néfastes pour la macro-économie. Qu’on se rappelle qu’entre 1979 et 1996, le taux de réserve obligatoire imposé par la Banque centrale aux banques commerciales a fluctué entre 32% et 75% pour les dépôts à vue. Les rapports annuels de la Banque de la République d’Haïti (BRH) révèlent chaque année les « tréfonds » de l’apartheid du système financier haïtien dans lequel, de 2003 à 2007, dix pour cent des emprunteurs consomment plus de 80% du portefeuille du crédit total, représentant les emprunts dépassant cinq millions de gourdes [1]. Les efforts méritoires des organismes de microcrédit n’arrivent à couvrir que $53.2 millions, soit 7.8% du portefeuille de crédit de $681 millions des huit banques de la place en 2008. [2]

L’importance des transferts financiers de la diaspora

Les transferts financiers de la diaspora représentent 35% du Produit Intérieur Brut (PIB). Les Haïtiens de la diaspora n’ont pas zigzagué et ont répondu à l’embargo des années 1991-1994 imposé par le gouvernement américain en augmentant leurs transferts financiers pour éviter qu’Haïti ne devienne un cimetière. De moins de $50 millions en 1994, les transferts financiers de la diaspora ont atteint $100 millions en 1995 et progressent depuis atteignant le chiffre record de $1.8 milliards en 2008. Ces transferts financiers de la diaspora ont une fonction structurale dans l’économie et la société haïtienne. Leur quantité a une indéniable valeur qualitative. Depuis l’an 2000, ils représentent trois et même quatre fois la valeur des exportations haïtiennes. Ils constituent le double du budget national.

Haïti a 85% de sa force de travail qualifiée dans la diaspora. [3] Cette force de travail qualifiée représentant une perte de 9% de son PIB, contrairement à la composition de la diaspora d’autres pays, est à l’origine d’une grande partie des flux de transferts financiers qui n’ont cessé de croitre depuis deux décennies. Cela ne signifie nullement qu’on doive négliger l’apport des migrants haïtiens non qualifiés qui, eux aussi, contribuent à l’envoi de fonds en Haïti. Par exemple, selon les enquêtes réalisées par l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) auprès des migrants haïtiens en République Dominicaine, ces derniers n’envoient pas seulement en Haïti des biens de consommation, des outils et des produits alimentaires. 35% envoient plus de la moitié de leurs revenus en Haïti. [4] Les statistiques des transferts ne tiennent pas compte de ces envois financiers informels pouvant atteindre entre 35% et 75% des montants officiels. [5] Par exemple, en 2004, l’institution de micro-finance FONKOZÉ, avec ses 24 succursales, a géré 2.747 transferts d’un montant global de $7.300.000 en milieu rural. [6] Les transferts financiers de la diaspora fournissent les devises qui servent à améliorer la balance des paiements en redressant le déficit des comptes courants. Ils sont majoritairement utilisés pour la consommation mais servent aussi à acheter les biens intermédiaires et certains outils nécessaires à la production.

Les transferts jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté et contribuent à améliorer le capital humain à travers le paiement des dépenses d’éducation et de santé. 31% des familles haïtiennes reçoivent des transferts financiers de la diaspora. [7] Les transferts sont également vitaux dans la création et le maintien des petites et moyennes entreprises (PME) aussi bien dans le secteur formel que dans le secteur informel. Les Haïtiens de la diaspora envoient en moyenne $150 par mois à leurs parents bien que 9% envoient entre $300-$500 tandis que 8% envoient plus de $500 par mois. [8] L’effet multiplicateur des envois monétaires de la diaspora est surtout visible dans ce que les anglo-saxons nomment les cinq T, c’est-à-dire Transfer, Telecommunications, Tourism, Trade et Transport. En effet, l’impact positif de la diaspora est essentiel pour les secteurs que sont les bureaux de change, les banques, les télécommunications, le tourisme (fêtes patronales et religieuses, vacances, visites familiales), l’exportation de produits ethniques alimentaires et d’alcools (épices, poivres, rhum, etc.) [9] et le transport aérien. Entre 1993 et 2003, dans le domaine des télécommunications, les appels téléphoniques des Haïtiens en provenance des Etats-Unis vers Haïti sont d’une moyenne annuelle de $63 millions dont au moins un tiers constitue des revenus pour Haïti. [10]

Enfin, les transferts contribuent à combattre la discrimination financière et à consolider la citoyenneté économique et financière de certaines franges de la population. En effet, les ménages qui reçoivent les transferts ont une plus grande propension à avoir un compte en banque que ceux qui ne reçoivent pas de transferts. [11] 73.6% des ménages en milieu urbain qui reçoivent des transferts ont un compte en banque. [12] La résilience des transferts est connue et même en période de crise financière, les transferts ne diminueront qu’entre 5% et 8% de leur valeur. [13] Les fondamentaux des transferts de la diaspora évoluent du financement de la simple consommation vers l’investissement. En 2006, 23% des transferts, soit une valeur de $350 millions, finançaient des dépenses d’investissement. [14] Plusieurs initiatives témoignent de cette tendance. D’abord, ce fut le projet financé après 1986 par l’ACDI (Agence Canadienne de Coopération Internationale) et confié à l’Association Québécoise des Organismes de Coopération Internationale (AQOCI). Doté d’un fonds d’un million et demi de dollars pour trois ans, le projet finançait des activités qui ne pouvaient pas dépasser 32 000 $/an. Pour chaque dollar apporté par les associations de migrants haïtiens, l’ACDI apportait $5. Ces micro-activités seront reprises plus tard en 2002 par le Rochad (le Regroupement des organismes canado-haïtiens pour le développement).

Dans la même lancée, il faut placer l’initiative "Transferts au service du développement" inaugurée en novembre 2002 par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), le secteur privé (UNIBANK) et la Fondation Panaméricaine de Développement (PADF) pour promouvoir des activités de développement en Haïti. Encore une fois, la faiblesse des moyens financiers n’a pas permis d’avoir un impact à moyen et long terme. Enfin, la dernière initiative de la USAID/Sogebank inaugurée le 3 Août 2009 vise au financement de projets présentés par la diaspora pour une période de deux ans 2009-2011. Cette initiative intitulée « Haitian Diaspora Market Place » est financée à hauteur de 2 millions de dollars par l’USAID et de cinq cent mille dollars par la Sogebank. Cette initiative financera par des dons de 50,000 à 100,000 dollars américains les promoteurs de la diaspora dont les projets concerneront l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’artisanat, l’assemblage, le tourisme, les technologies de l’information et de la communication, la construction, et autres industries complémentaires. [15]

Ces approches pour arrimer l’économie haïtienne à sa diaspora sont louables car elles soulignent une évidence qui est dans les cœurs, dans les esprits, quand elle ne s’exprime pas dans la rue. Mais elles sont en retard d’une guerre pour des courants qui ont tout fait pour s’opposer à l’inéluctable et qui insistent pour sauver les apparences. À un moment où l’aide publique au développement bat de l’aile, il faut introduire l’intelligence dans la gestion de la cité en pensant à l’ingénierie financière de pointe. Essentiellement, la valorisation des transferts de la diaspora reste encore marginale à cause des faibles efforts financiers qui sont faits pour les mettre en valeur. La masse critique nécessaire pour assurer un saut qualitatif n’est pas encore atteinte. Dans l’optique que les coûts des transferts continueront de diminuer vers zéro comme l’annoncent les accords signés par la banque espagnole Santander avec la banque Attijariwafa du Maroc, il faut faire appel à l’innovation financière pour la valorisation des transferts financiers afin de promouvoir le développement.

De la titrisation

La pénurie de capitaux est l’obstacle central au développement en Haïti. Le déficit de financement est énorme. Ce déficit s’aggrave au fil des ans étant donné le manque de confiance des investisseurs nationaux et internationaux dans les gouvernements haïtiens. Pour sortir de cette trappe, il faut adopter des méthodes nouvelles comme celle par exemple de la titrisation consistant à créer des titres financiers pouvant être cotés et vendus sur les marchés internationaux de capitaux. Inventée en 1977 par Lewis S. Ranieri, responsable du service de courtage de la banque d’investissement Salomon Brothers à New York [16], la titrisation est un dispositif innovateur qu’Haïti pourrait utiliser pour rehausser la capacité du pays à avoir accès au capital sur les marchés financiers internationaux. Essentiellement, Haïti peut emprunter de ses propres fils en titrisant les futurs transferts financiers de sa diaspora et en émettant des bons indexés sur ces transferts. Deux ou trois banques locales associés à des maisons de transfert paraissent réunir les conditions pour vendre les transferts futurs de la diaspora à un véhicule ad hoc (« special purpose vehicle » — SPV) dans une place offshore et pour émettre des titres pouvant être achetés par la diaspora mais aussi par les investisseur institutionnels des marchés financiers internationaux.

L’organisation de la titrisation des transferts financiers de la diaspora est possible par la mise en place d’un mécanisme fondamental de financement à long terme du développement d’Haïti. Nous parlons de près de $2 milliards de dollars l’an. Selon le Multilateral Investment Fund [17], les transferts financiers de la diaspora haïtienne étaient de $1. 870 milliards en 2008, soit une augmentation de $200 millions par rapport à 2007 où ils étaient de $1.6 milliards. Ces transferts financiers formels ne prennent pas en compte les transferts financiers informels qui sont faits par les voyageurs haïtiens qui rentrent au pays pour des vacances. En tenant compte de trois cent mille visiteurs séjournant plus de vingt-quatre heures en Haïti et dépensant une moyenne de mille dollars au cours de leur séjour, ces transferts informels seraient de l’ordre de $300 millions par an. Selon Orozco, 61% des voyageurs haïtiens dépensent $1.000 au cours de leur séjour en Haïti tandis que 25% dépensent entre $3.000 et $5.000 dollars. [18]

Il s’agit de mettre des structures en place afin de voir comment ces transferts financiers des émigrés haïtiens peuvent être utilisés pour participer au financement d’investissements productifs. Le rapport du International Crisis Group (IGC) [19] en date du 14 décembre 2007 a déjà recommandé au gouvernement du Président René Préval une série de mesures liées à l’insertion de la diaspora haïtienne dans une politique de lutte contre la pauvreté et de développement durable. La première recommandation du dit rapport demande au Président de la République de : « Mandater une commission comprenant des Haïtiens de l’extérieur, des parlementaires, des ONG et le secteur privé, pour une durée d’un an et avec le budget approprié, pour organiser trois ateliers de consultations de la diaspora en vue d’élaborer une politique d’inclusion de celle-ci sur dix ans et d’évaluer les risques potentiels des réformes proposées ».

Les autorités politiques et monétaires haïtiennes se doivent d’utiliser l’effet levier des transferts pour accélérer la croissance et le développement en Haïti. Il est donc question d’utiliser le "leverage" des transferts financiers de la diaspora pour la création d’un Fonds de Développement Haïtien (FDH). Ce FDH pourrait émettre des bons et titres d’une valeur de $200 milliards (billion) pour une période initiale de 50 ans suivant des modalités à définir mais surtout qui seraient adossés aux transferts financiers de la diaspora au cours des dix premières années. Ces bons et titres seraient achetés par les membres de la diaspora mais aussi par les multiples institutions internationales et nationales privées et publics surtout s’ils sont offerts par les poids lourds Bill Clinton et Jeffrey Sachs, etc. à qui il serait demandé d’obtenir, entre autres, la garantie du Trésor des Etats-Unis d’Amérique. Les $200 milliards sur 50 ans représentent $4 milliards par an soit près du double de ce qu’annuellement reçoit Haïti en provenance de la diaspora ($2 milliards). Avec un tel programme, Haïti aurait une plus grande marge de manœuvre pour négocier le retrait des flux officiels de la MINUSTAH ($575 million) et de l’aide internationale officielle ($425 millions). Les $4 milliards représentent le double du volume actuel des importations haïtiennes de $2.1 milliards en 2008. Soulignons que l’aide internationale de $4 milliards pour la période 1990-2003, soit $308 millions l’an, n’a eu aucun effet sur le développement en Haïti. [20] En fait, ce chiffre atteint $400 millions l’an quand on sait que toute aide publique au développement avait été bloqué, suite au coup d’État de la période 1991-1994.

Les autorités politiques et monétaires haïtiennes se doivent de focaliser leur action pour donner cet effet levier aux transferts de la diaspora afin de maximiser l’OFFRE de capitaux en mettant à profit l’avantage comparatif que les poids lourds comme Bill Clinton et Jeffrey Sachs ont dans ce domaine. Ces autorités trouveront un réservoir de dignité incommensurable pour elles-mêmes et un élément incitateur pour mettre fin à la fuite des cerveaux et faire retourner au pays les compétences expatriées sans lesquelles le problème de la capacité d’absorption demeure entier. Dans le même temps, les Haïtiens mettront en place les équipes travaillant sur la DEMANDE actuelle et prospective, par secteur, dans dix ou vingt ans. Ces équipes se préoccuperont de la programmation des investissements, de la recherche de débouchés et de marchés, de la réforme de l’éducation pour la production de cadres locaux capables d’assurer la maintenance des machines qui seront nécessaires dans tous les secteurs de biens et services.

Comment faire ce saut qualitatif ?

Les autorités politiques et monétaires haïtiennes peuvent accélérer le processus de modernisation de l’économie haïtienne en contribuant à valoriser l’effet levier des transferts financiers des émigrés haïtiens. Elles peuvent solliciter l’assistance technique d’experts nationaux et internationaux pour mettre en place les institutions et structures nécessaires à cet effet. Les transferts de la diaspora peuvent contribuer au développement des marchés financiers en Haïti. En effet, l’absence d’un marché boursier et d’un marché obligataire bloque le financement du développement, particulièrement en ce qui concerne l’offre et la demande de crédit. On sait comment la discrimination financière en vigueur conduit à la concentration de 90% des prêts à la capitale et à l’allocation de plus de 80% de ces crédits à court terme au secteur commercial. Le moment est donc idéal pour concrétiser les travaux de William Savary, Léonce Thélusma et Philippe Gourgue pour une bourse haïtienne des valeurs mobilières.

Haïti a besoin d’avoir accès au marché financier international et les flux de transferts financiers de la diaspora peuvent l’aider à y accéder. Depuis une quinzaine d’années, plus de cinquante émissions de bons adossés aux transferts financiers des émigrants ont été réalisés avec succès en Amérique latine. La Banque Cuscatlán dans des pays tels que le Salvador, le Guatemala, le Costa Rica a réalisé plusieurs opérations de titrisation des transferts des émigrants. Les titres émis sont pour une durée de sept ans avec amortissement trimestriel du capital et un taux d’intérêt variable basé sur le LIBOR de trois mois. Les montants de chacune de ces opérations de titrisation ont varié entre $50 millions et $125 millions de 1998 à 2005. Le produit financier qu’est la titrisation a rendu possible le financement d’autoroutes à péage, de compagnies électriques, d’installations portuaires, de constructions d’hôtels, etc.

Cette vague de titrisation a permis à plusieurs pays en développement, plus ou moins dans la situation d’Haïti, d’emprunter plus de 5 milliards à des taux d’intérêt plus bas que ceux enregistrés lors d’emprunts basés sur la notation souveraine des agences de notation. Grâce aux transferts financiers de la diaspora, les capacités d’emprunt d’Haïti sur les marchés financiers internationaux peuvent s’améliorer. Par exemple, selon les agences de notation, Haïti obtient la notation CCC quand les transferts financiers de la diaspora ne sont pas pris en compte. Cette notation change et devient B- quand on inclut les envois de fonds des émigrants haïtiens. [21] On ne saurait négliger la notation souveraine, c’est-à-dire le risque-pays tel que déterminé par les quatre agences de notation (Standard & Poor, Moody’s, Fitch et COFACE) qui évaluent le risque d’un emprunteur sur la scène internationale. Les deux premières sont américaines et les deux secondes sont françaises. Pour les trois premières agences de notation, les notes souveraines varient de CCC à AAA, en passant par BB, BB+, A et AA. Quant à la COFACE, elle a ajouté la note D qui est considérée la plus mauvaise note qu’un pays ou une entreprise puisse avoir au palmarès. En 2009, la COFACE a octroyé à Haïti la note souveraine D avec les commentaires suivants.

Haïti — NOTE du pays : D
L’environnement économique et politique présente des risques très élevés et l’environnement des affaires peut être très difficile. Ces fragilités peuvent avoir un impact très sensible sur les comportements de paiement. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est très élevée.
NOTE Environnement des affaires : D
L’environnement des affaires est très difficile. Les bilans des entreprises sont très rarement disponibles et quand ils le sont, ils sont rarement fiables. Le système juridique rend le recouvrement de créance très aléatoire. Les institutions présentent des insuffisances majeures qui rendent difficiles la gestion du risque dans les transactions interentreprises.

Etant donné le rôle des agences de notation dans l’évaluation du risque dans un pays, la détermination du coût du crédit en dépend et, de ce fait, la compétitivité du pays. Corruption psychologique aidant, les avis des agences de notation sont acceptés comme paroles de l’Évangile, même si elles sont payées par les clients (États, entreprises) qu’elles notent. Ceux qui détiennent le pouvoir tournent la tête de l’autre côté pour ne pas voir les conflits d’intérêt que génèrent leurs pratiques. La crise financière actuelle a révélé la collusion et la corruption de ces agences de notation avec leurs clients. Par exemple, Lehman Brothers avait reçu en 2008 des agences de notation une note AAA une semaine avant sa faillite. Les engagements toxiques des subprimes et autres créances douteuses ont été titrisés et vendus à des investisseurs institutionnels à travers la planète créant la crise financière mondiale actuelle. Comme bien d’autres choses dans la vie, la titrisation peut avoir des conséquences heureuses ou malsaines. C’est comme pour un couteau qui peut servir à consommer un plat délicieux ou à tuer. Tout dépend comment on s’en sert.

Le mariage des transferts et des Associations de Villes d’Origine (AVO)

La recommandation générale de l’International Crisis Group (IGC), établissant le constat de l’incontournable apport des Haïtiens de l’extérieur au développement d’Haïti, n’est pas restreinte aux transferts financiers. La densité de cette recommandation n’écarte pas la nécessité d’arriver à une stratégie concertée entre les Haïtiens de l’intérieur et ceux de la diaspora. Aussi est-elle suivie d’autres recommandations plus spécifiques dont les mesures d’accompagnement nécessaires à l’articulation de l’augmentation de l’OFFRE des capitaux en provenance de la diaspora à la diversité et à la multiplicité d’une demande qui doit dépasser l’arbitraire traditionnel du pouvoir dans l’allocation des ressources. En ce sens, l’IGC propose ce qui suit dans ses cinquième et sixième recommandations :

— Maximiser l’usage des transferts financiers individuels par un meilleur accès aux services financiers et au crédit et par des programmes d’éducation à leur utilisation, et intensifier les efforts d’amélioration du climat d’investissement en termes d’infrastructures, de protection foncière et de sécurité économique.
— Créer un fonds de développement de la diaspora avec les associations de villes d’origine (AVO) et les bailleurs internationaux en coordination avec le Fonds de gestion et de développement des collectivités territoriales (FGDCT).

Les émigrés haïtiens constituent un atout non négligeable pour le développement tant au niveau de leur compétence qu’à celui des devises qu’ils envoient en Haïti, permettant ainsi à la monnaie haïtienne (la gourde) de garder encore une partie de sa valeur. A un moment où les acteurs de la coopération internationale reconnaissent l’impact positif des transferts financiers de la diaspora, il importe de mettre en place des mécanismes nécessaires afin qu’Haïti puisse en bénéficier au maximum. Enfin, la mobilisation de la diaspora haïtienne et des banques locales dans un processus participatif permettrait la mobilisation des transferts financiers afin d’arriver à la titrisation d’au moins 30% de leur valeur totale sur le marché international des capitaux. Les capitaux dégagés de cette manière tourneraient autour de $400-500 millions l’an et permettraient aux banques locales de participer au redéveloppement de l’agriculture et des villes secondaires en offrant des prêts à moyen et long terme (pour des périodes allant de 10 à 20 ans) à des taux nettement inférieurs à ceux qui existent actuellement sur le marché local. Pour mettre fin au temps de l’exclusion, il faut voir grand. Pour cela, il faut oser penser grand.

Conclusion

Dans son histoire tumultueuse qui remontre à l’esclavage des Noirs, la communauté internationale a fait plus de mal que de bien à Haïti. Nous reviendrons sur ce pont ultérieurement. Mais puisque les représentants de cette communauté internationale prétendent aujourd’hui avoir changé d’avis sur le sort d’Haïti, les Haïtiens doivent les prendre au mot. Pour cela, les Haïtiens se doivent d’étudier la complexité de cet environnemental international pour tenter d’en tirer le meilleur parti pour Haïti. Dans ce cadre, l’optimisation des transferts de la diaspora est une formule qui permet de sortir des activités de charité et de philanthropie pour rentrer dans des activités d’investissement. Nous convions donc les autorités haïtiennes à ne pas demander aux Bill Clinton et Jeffrey Sachs des brindilles. Les autorités haïtiennes doivent s’armer de nouvelles structures mentales pour demander à ceux qui disent vouloir les aider des choses qui sont en rapport avec les avantages comparatifs de ces derniers. Pour que la solidarité que proposent Bill Clinton et Jeffrey Sachs soit optimale, elle doit être structurante, c’est-à-dire partir non seulement des besoins immédiats, mais aussi de ceux à terme de la société haïtienne. Les demandes des autorités haïtiennes doivent s’intégrer avec vitalité dans la complexité du monde contemporain tant du point de vue de l’ordre de la globalisation que de celui de la liberté du peuple haïtien à se nourrir et se vêtir par ses propres moyens.

Nous avons mentionné au début la gestion politique comme facteur crucial dans la détermination des investissements étrangers. En effet, avec la baisse de l’aide publique au développement, il importe d’établir une certaine confiance au niveau politique pour attirer les marchés financiers internationaux à investir en Haïti. Cela ne signifie pas seulement une ouverture vers l’opposition et vers la diaspora mais surtout la mise en avant d’une démarche de modernisation à mille lieux des polémiques idéologiques stérilisantes. À cet égard, une référence à signaler est la République Populaire de Chine (RPC). Lors du 11ème Congrès du Parti Communiste Chinois en 1978, la direction politique chinoise a pris un tournant qui s’est révélé une vraie révolution. Les changements amorcés ont été inscrits plus tard dans la Constitution de 1982 et ont abouti à la promulgation de plus de deux cent lois économiques au cours de la décennie qui s’achève en 1988. Des lois, règlements et procédures ont été promulgués pour éviter la double imposition, pour combattre la fraude fiscale, pour donner des garanties aux Chinois de l’étranger afin qu’ils viennent investir en RPC. Comme on le sait, les résultats ont été au rendez-vous et la RPC connaît depuis une accélération de son développement. Plus de 50.000 investisseurs de Taiwan sont présents en RPC représentant un quart des investissements directs étrangers dans ce pays. De plus, l’appel aux cerveaux chinois à l’extérieur s’est fait dans le cadre de la politique systématique du guli huiguo c’est-à-dire de promouvoir les retours au pays, au bénéfice des secteurs de l’informatique, de la gestion d’entreprise et de la sphère politique.

La société haïtienne se doit d’apprendre du modèle chinois en démarrant le travail herculéen consistant à remettre en marche l’appareil productif haïtien. Avec sa diaspora, Haïti a d’énormes potentiels et des capacités encore étouffées. Elle peut faire des bonds prodigieux si les autorités politiques sont courageuses pour mener une politique d’ouverture afin que les nouveaux capitaux ne profitent pas uniquement à l’accroissement des importations. Il est venu le temps pour Haïti de refaire 1804 en inventant une nouvelle architecture politique et en reprenant son destin en main avec tous ses enfants. Haïti doit retrouver le cours originel d’un petit pays responsable qui, avec sa révolution anti-esclavagiste, a modifié à tout jamais l’histoire de l’humanité.

Miami, 7 Août 2009

[1] Banque de la République d’Haïti, Rapport Annuel 2007, P-a-P, Haïti, 2008, p. 58.

[2] Fonkoze, Ian Whiteside and Steve Wardle, The Haitian Microfinance Industry, P-a-P, Haiti, 2008

[3] Prachi Mishra, “Emigration and Brain Drain from the Caribbean” in The Caribbean : From Vulnerability to Sustained Growth, IMF, 2006.

[4] Donald F.Terry and Steven R.Wilson (Editors), Beyond Small Change — Making Migrant Remittances Count, Inter-American Development Bank, Washington, D.C., 2005, p. 231.

[5] Nikola Spatafora, “Workers remittance”, IMF Research, Volume 6, number 4, December 2005. Voir également Freund and Spatafora, “Remittances : Transaction Costs, Determinants, and Informal Flows”, World Bank Working Paper No. 3704, 2005.

[6] Sharmi Shoban, Fonkoze : Providing Rural Remittances Services in Haiti, June 30, 2005

[7] “Haiti Remittance Survey”, Inter-American Development Bank, Washington, D.C., March 6, 2007

[8] Manuel Orozco, Understanding the remittance economy in Haiti, The World Bank, Washington, D.C., 2006, p. 22.

[9] Ibid, p. 19.

[10] Federal Communication Commission, Trends in the International Telecommunications Industry, Washington, D.C., September 2005, p. 19.

[11] Manuel Orozco, Remesas a America Latina y el Caribe : Temas y Perspectivas en materia de desarrollo, OEA, Septiembre 2004.

[12] Manuel Orozco, Understanding the remittance economy in Haiti, op.cit., p. 30.

[13] Banque mondiale, « Revised outlook for remittance flows 2009-2011 », Migration and Development Brief, mars 2009 : http://siteresources.worldbank.org/...

[14] “Haiti Remittance Survey”, Inter-American Development Bank, Washington, D.C., March 6, 2007.

[15] Cyprien L. Gary, “Pour encourager les investissements des Haïtiens de la diaspora”, Le Nouvelliste, 3 Aout 2009.

[16] Lewis S. Ranieri, « The Origins of Securitization, Sources of Its Growth, and its Future Potential » in Leon T. Kendall and Michael J. Fishman, A Primer on Securitization, MIT Press, Boston, 1996.

[17] Multilateral Investment Fund, Remittances 2008 – Remittances in Times of Financial Instability, InterAmerican Development Bank, Washington, D.C., March 2009.

[18] Manuel Orozco, Understanding the remittance economy in Haiti, op. cit., p. 17.

[19] International Crisis Group, Construire la paix en Haïti : inclure les Haïtiens de l’étranger, Rapport Amérique Latine/Caraïbes, 14 décembre 2007.

[20] Terry F. Buss and Adam Gardner, Haïti in the balance — Why Foreign Aid has Failed and what can we do about it, Brookings Institution Press, Washington, D.C., 2008.

[21] Bimal Ghosh, Migrants’ Remittances and Development, International Organization for Migration, 2006, p. 56.

dimanche 16 août 2009

QUELLE SOLUTION CONCRETE POUR HAITI

QUELLE SOLUTION CONCRÈTE
POUR HAITI?
par Gérard Bissainthe

Quelles sont les alternatives que je propose en remplacement de la solution actuelle de la Minustah et des plans autres projetés par l’ONU.

Tout d’abord le contenu des commentaires qui vont suivre n’a rien de nouveau. Depuis des années je publie des textes dans lesquels on retrouve en substance toutes les idées que je vais développer ici.

Par ailleurs ces commentaires sont purement factuels et ne sont entachés d’aucune émotivité. Si je constate, par exemple, que les Etats-Unis en tant que superpuissance ont une influence déterminante sur Haïti, ce n’est pas une diatribe contre “l’impérialisme américain”, c’est la reconnaissance d’un fait aussi évident que la présence du soleil, lorsqu’il fait jour.

Je dois dire aussi que mes analyses et mes conclusions sont basées sur une observation de la scène politique qui a commencé depuis plus d’un demi-siècle, sur des expériences vécues, sur des recoupements, des intuitions, parfois aussi sur des confidences. A aucun moment je n’ai eu accès à des documents secrets ou classifiés. Je ne suis pas arrivé à des certitudes absolues, mis seulement à des hypothèses de travail que je crois suffisantes pour l’action. De toutes façons personne n’a ces certitudes et c’est la raison pour laquelle la politique restera toujours un jeu d’échecs et une des meilleurs méthodes pour y atteindre ses objectifs est celle recommandée par l’Évangile: avoir la pureté de la colombe et la sagacité prudencielle du serpent. Un idéal très difficile à réaliser et je connais une seule personne dans l’histoire qui l’a réalisé c’est le Mahatma Gandhi.

Tout d'abord ne vous attendez pas à ce que je vienne avec une solution miracle, comme par exemple, 200.000 (deux cent mille ) emplois que je vais créer dans le pays en un tournemain avec mon bâton magique.

Haiti est un pays gravement malade, même grabataire. Nous allons successivement
1.- Observer les symptômes de sa maladie
2.- Faire un diagnostic, identifier la nature de sa maladie
3.- Proposer un traitement de guérison.

1.- LES SYMPTOMES
de la maladie du pays qui s’appelle Haiti.
Les symptômes sont évidents, tout le monde les connait:
a.- le chômage: au moins un Haïtien sur trois, si ce n’est même sur deux n’a pas de travail.
b.- une misère affreuse; certains Haïtiens en arrivent aujourd’hui à manger des galettes de terre.
c.- l’insécurité: les vols, les assassinats, les kidnappings se multiplient.
d.- la dépendance, le parasitisme par rapport à des puissances étrangères, autrement dit le tutellisme

2.- LE DIAGNOSTIC
Voici mon diagnostic: le mal d’Haïti provient du fait que le pays ne vit pas sous le même système que l’on trouve dans les pays dits avancés et qui jouissent d’un minimum de justice et de bonheur, un système que l’on appelle le système démocratique. Haïti vit sous un système que l’on peut appeler “plouto-xénocratique” . En d’autres termes, dans les pays dits avancés c’est le peuple qui à travers ses représentants a le pouvoir, alors qu’en Haïti c’est une minorité de riches (en grec riche se dit “ploutos”) joints à des étrangers (en grec étranger se dit “xénos”) qui s’arrangent pour avoir le pouvoir. La différence entre les deux systèmes provient de la manière dont se font les élections. Voir plus loin.

3.- LE TRAITEMENT
que je propose
A.- Le Municipalisme
Appliquer sur le plan intérieur le “Municipalisme”
B.- L’Aphorizisme
Appliquer sur le plan extérieur l’Aphorizisme
C.- Mono-nationalité territoriale
Libérer les forces de la Diaspora en acceptant la mono-nationalité territoriale
E.- Forces Armées exclusivement indigènes
Avoir des forces armées qui soient exclusivement nationales, indigènes

LES EXPLICATIONS

Note A
Le système d’élections
Les élections sont le précédé utilisé dans les pays dits avancés aussi bien qu’en Haïti pour désigner ceux qui vont exercer le pouvoir au nom du peuple.
Dans les pays dits avancés pour éviter que des forces extérieures n’influent sur les élections et ne les orientent dans un sens qui ne soit pas favorable aux intérêts de la nation, interdiction est faite aux instances étrangères d’intervenir dans les élections de la nation.
Ni les Etats-Unis, ni la France, par exemple, n’accepteront
1.- Que la plus grande partie, si ce n’est même parfois la totalité du financement de leurs partis politiques proviennent d’instances étrangères.
2.- Que leurs élections nationales soient, pour quelque raison que ce soit, sous la coupe d’instances étrangères.
Or en Haïti
1.- les partis politiques sont quasiment tous dépendant d’un financement étranger.
2.- les élections haïtiennes se font sous le contrôle d’instances étrangères, comme, par exemple, l’ONU et/ou l’OEA (1)
Les raisons données pour justifier ces anomalies en Haïti sont les suivantes:
a.- les partis politiques haïtiens n’ont pas d’argent, parce qu’ils ne peuvent compter sur les cotisations de leurs militants dont les revenus sont en général modiques ou même inexistants.
b.- les élections organisées par les Haïtiens donnent lieu à de trop nombreuses irrégularités.

Réponse:
Il ne faut pas vouloir organiser en Haïti des partis politiques “à l’occidentale” , c’est à dire qui soient dès le départ des partis nationaux. Il faut diviser la difficulté et partir de la base, des sections communales, comme nous le proposons dans le municipalisme. Une section communale peut très bien organiser ses propres Constitutions avec ses propres moyens sans recourir à des fonds étrangers.

A. LE MUNICIPALISME
Le municipalisme que je propose est en fait ce qui se passe aux Etats-Unis et en France et c’est ce qui explique que ces pays jouissent d’une démocratie authentique.
Le pouvoir aux Etats-Unis et en France va de la base vers le sommet. En Haïti il va du sommet vers la base. (2)
Voici comment on opère dans le système électoral municipaliste:

1.- Étape 1
Élection du Conseil de la Section Communale
Chaque section communale élit un Conseil de la Section Communale. Ce qui peut se faire avec les propres moyens de la Section Communale sans aide étrangère.

2.- Étape 2
Constitution du Conseil Communal
Chaque Conseil de Section Communale choisit un certain nombre de représentants et ces représentants vont constituer un Conseil Communal. Ce qui peut se faire avec les propres moyens de la Commune sans aide étrangère.

3.- Étape 3
Constitution du Conseil d’Arrondissement
Chaque Conseil Communal choisit un certain nombre de représentants. Ces réprésentants vont constituer un Conseil d’Arrondissement. Ce qui peut se faire avec les propres moyens de l’Arrondissement sans aide étrangère.

4.- Étape 4
Constitution du Conseil de Département
Chaque Conseil d’Arrondissement choisit un certain nombre de représentants et ces réprésentants vont constituer un Conseil de Département. Ce qui peut se faire avec les propres moyens du Département sans aide étrangère.

5.- Étape 5
Constitution du Conseil National
Chaque Conseil de Departement choisit un certain nombre de représentants et ces représentants vont constituer un Conseil National Ce qui peut se faire avec les propres moyens de la nation, sans aide étrangère.
C’est le Conseil National qui va prendre les décisions pour la nation.

La première tâche du Conseil National issu ainsi d’un réel processus démocratique, exprimant ainsi la vraie volonté du peuple haïtien de la base, devra être
1.- de proclamer qu’il prend et désormais exerce le pouvoir en Haïti
2.- d’élaborer et de promulguer une nouvelle constitution pour la nation haïtienne qui devra surtout éviter toutes les graves erreurs de la constitution de 1987.

Comment arriver à implanter le municipalisme dans le pays?
Il existe deux manières d’instaurer le municipalisme dans le pays

A.- La manière pragmatique
Un organisation prend le pouvoir dans le système d’élection actuel. Une fois au pouvoir elle implémente le système municipaliste.

b.- La manière révolutionnaire dont voici les principaux paramètres:
1.- Chaque section communale s’autoproclame entité autonome et organise ses élections. Si le conseil existant de la section communale représente authentiquement la volonté de la section communale, il faut le laisser en place. Sinon il faut tout faire pour le remplacer par un autre Conseil de Section Communale réellement issu de la volonté populaire. Il ne faut pas oublier que dans le municipalisme la Section Communale, structure de base de la nation, est l’élément-clé, l’élément-moteur, la locomotive de la nation. Les conseils de sections communale doivent vraiment être les représentants réellement choisis par les habitants de la section. Si la “molécule de base” de la nation est défectueuse, toute la nation sera defectueuse.
2.- Pour aider chaque section communale à s’en tirer sur le plan économique, même déjà pour les élections, il sera impératif que chaque Haïtien de la Diaspora noue ou resserre les liens qu’il a avec “SA” section communale ou au moins “SA” commune. C’est un travail qui devrait être fait systématiquement. Il ne faut pas oublier que le but de l’opération est que chaque Section Communale finisse par acquérir une autonomie au moins relative, de manière a éviter la dépendance à l’égard des puissances étrangères. Il ne sera pas question d’interdire les investissements étrangers, aussi bien dans le domaine lucratif que dans le domaine non-lucratif, car les deux sont utiles, voire même indispensables au pays. Il faudra seulement mettre fin à l’anarchie qui règne aujourd’hui dans ces deux domaines.

B.- L’APHORIZISME
Le mot “aphorizisme’ est tiré d’un verbe grec “aphorizô” qui signifie “je trace une frontière précise”. L’aphorizisme est simplement l’expression pratique du proverbe américain: “Good fences make good neighbors”, les bonnes clôtures font les bons amis.
Il est un fait aujourd’hui que les relations entre Haiti et les puissances étrangères sont gérées trop souvent par l’arbitraire. Haiti est une nation souveraine comme les Etats-Unis, par exemple, ou comme la France. Or les Etats-Unis et la France notamment s’immiscent QUASI JOURNELLEMENT, OUVERTEMENT dans les affaires internes d’Haïti, d’une manière que ni les Etats-Unis ni la France n’accepteraient de la part d’une nation étrangère, quelle qu’elle soit. Or il n’y a pas une souveraineté spéciale pour Haïti et souveraineté spéciale pour les Etats-Unis et la France. Toutes ces trois nations, Haiti, Etats-Unis, France sont censés avoir la même et identique souveraineté nationale. Les ingérences des Etats-Unis et de la France peuvent être désignés par des noms divers. Dans le langage de tous les jours on parle de tutelle, de proconsulat, de suzerainisme pour décrire un pouvoir de facto exercé par les grandes puissances sur les petits États comme Haiti. La Doctrine dite de Monroe avait quasiment officialisé de manière unilatérale ce système dit proconsulaire des Etats-Unis. Conscient de cette anomalie et surtout témoins de ses effets déplorables sur les relations entre les Etats-Unis et ses alliés interaméricains, le Président Obama a décidé solennellement à la dernière réunion de Bogota de mettre fin à ce système et de le remplacer par uns système de partenariat. Le système de partenariat c’est exactement l’essence de l’aphorizisme, car il veut dire que les Etats-Unis vont considérer les nations d’Amérique Latine, dont Haïti, comme des alliés et non comme des vassaux de facto, ce qui va impliquer la signature de nouveaux contrats de relations mutuelles sur un pied de stricte égalité (d’égal à égal”, dit le discours du Président Obama). C’est donc en principe la fin de l’arbitraire des relations opaques, obscures, soient inavouables ou inavoués entre les Etats-Unis et ses alliés de l’Amérique Latine. Il faut maintenant autour d’une table ronde, sur un pied de stricte égalité “redéfinir les frontières” diplomatiques et géopolitiques entre les Etats-Unis et ses alliés d’Amérique latine, dont Haïti. J’ai été visionnaire, puisque c’est ce que je préconise depuis très longtemps à cor et à cri, urbi et orbi pour en finir avec un système de dépendance, que j’ai appelé tutelle, d’Haïti en face des Etats-Unis. Un système dont les dégâts sont dévastateurs en aval comme en amont. Établissons l’Aphorizisme et les Etats-Unis et Haiti vont pouvoir donner leur vraie mesure dans leurs relations réciproques.

C.- MONO-NATIONALITÉ TERRITORIALE
Libérer les forces de la Diaspora en acceptant la mono-nationalité territoriale
Plutôt que de parler de double nationalité, il vaut mieux parler de mono-nationalité territoriale, en ce sens que Pierre, par exemple, qui a la nationalité haïtienne et une nationalité étrangère, ne pourra sur le territoire haïtien, revendiquer que la seule nationalité haïtienne. Sur le territoire national d’Haïti, il est uniquement un mono-national haïtien, à moins qu’il ne renonce officiellement à sa nationalité haïtienne et dans ce cas en Haïti Pierre pourra revendiquer son unique nationalité étrangère. Avec la mono-nationalité territoriale tous les Haïtiens dits binationaux que l’on veut exclure de la communauté nationale seront pleinement intégrés dans la nation haïtienne.

E.- FORCES ARMÉES EXCLUSIVEMENT INDIGÈNES
Les seules forces armées qui pourront être admises sur le territoire nationale ne pourront que des forces armées indigènes, à l’exclusion de toute force armée étrangère. Ces forces devront être gérées par le principe strict de la soumission du pouvoir militaire au pouvoir civil.

IMAGINONS MAINTENANT LE PAYS
APRES L’INSTAURATION
DU MUNICIPALISME ET DE L’APHORIZISME

1.- Le peuple dit de l’arrière-pays, étant majoritaire, va vraiment avoir la haute main sur les affaires du pays et non plus une oligarchie haïtiano-étrangè re (plouto-xénocratique )

2.- Le pouvoir ne sera plus concentré à Port-au-Prince mais diffusé à travers tout le pays. La décentralisation, sera automatique, parce qu’elle viendra au début et non à la fin.

3.- Les Haïtiens de la Diaspora, sans même retourner physiquement en Haïti (pour le moment en tout cas ce ne sera pas surtout pas conseillé) pourront participer activement au développement du pays. La Diaspora organisée apportera au pays l’argent, le “nerf de la guerre”. La liaison organique et systématiquement structurée entre le pays et sa diaspora permettra enfin au pays de profiter au maximum des ressources de la Diaspora et rendra inutile toute aide étrangère.

4.- 3.- Les représentants de toutes les instances étrangères n’interviendront plus dans les affaires internes d’Haïti et prendront dans le pays un profil bas. Les Etats-Unis pourront alléger considérablement leurs structures dans une Haïti devenue officiellement une associée, donc moins à surveiller. Les contrats entre Haiti et ses alliés, les Etats-Unis et la France notamment, pourront prévoir, par exemple, que des conseillers techniques américains pourront aider l’armée haïtienne en Haïti et des conseillers techniques français pourront aider la police haïtienne. Comme tout sera clairement et nettement défini entre Haiti et ses alliés, comme le peuple aura son mot à dire en tout, les Etats-Unis et la France notamment échapperont aux reproches d’être de facto des puissances de l’ombre qui mettent Haiti sous tutelle.

5. Comme l’instabilité politique provient en général des actions et manœuvres de l’oligarchie haïtiano-étrangè re pour faire triompher ses intérêts, et pas du tout comme on s’acharne à le faire croire, des manœuvres d’une Armée qui n’a en général été qu’exécutante, les forces armées haïtiennes sous le contrôle d’un pouvoir civil authentiquement issu de la volonté populaire et non plus de la volonté de l’oligarchie haïtiano-étrangè re, au lieu d’être un facteur de déstabilisation du pays, participeront activement à la marche du pays vers le progrès, en particulier en encadrant un “Service Civique Obligatoire”.

6.- Des accords pourront être établis entre les institutions d’enseignement supérieur haïtiennes et des institutions d’enseignement supérieur étrangères sur des bases plus dynamiques, plus productives. Les universités américaines en particulier offrent d’excellentes opportunités jamais exploitées à fond par les institutions d’enseignement supérieur haïtiens qui n’ont jusqu’ici bénéficié que du bas de gamme et non du haut de gamme des institutions américaines. Haiti pourra devenir un “interface” entre les Etats-Unis et la France.

7.- Un système d’Affirmative Action sera lancé sur le plan de l’Éducation et sur le plan de l’Entreprenariat pour donner leur chances aux démunis et faire que pour eux aussi “le ciel soit la limite”.

8.- Développement systématique de l’Internet.

9.- L’autonomie des sections communales rendra possible des précédés comme l’organisation systématique du troc, le développement de l’agriculture et de l’artisanat pour le profit prioritaire des masses.

10.- Une seule année après, Haïti pourra faire des bonds de géant et reprendre sa place de leader du Monde Noir.

Gérard Bissainthe
gerarbis@orange. fr
2 août 2009
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(1.-) L’Organisation des Nations Unies (ONU) où les grandes puissances détiennent un droit de véto, est par ce fait même une organisation où ces grandes puissances ont le haut du pavé et les petites nations y ont une statut forcément inférieur.
Quant à l’Organisation des États Américains (OEA) le poids économique, militaire et géopolitique des Etats-Unis font qu’en son sein la République Étoilée soit la puissance de facto dominante.

(2.-) A la vérité c’est le système suisse de démocratie rapprochée qui se rapproche le plus du municipalisme décrit ici.