mardi 9 février 2016

J'ACCUSE

J’ACCUSE J’ACCUSE tous les Présidents de la République d’Haïti de 1986 à nos jours pour n’avoir pas veillé au respect et à l’exécution de la Constitution et à la stabilité des Institutions du pays comme l’indique l’Article 136 de la Constitution du 29 mars 1987. J’ACCUSE le Président de la République, Monsieur Michel Joseph Martelly, pour avoir raté toutes les occasions pour renouveler le personnel politique du pays (Maires; ASEC; CASEC; Tiers du Sénat; 2/3 du Sénat; la Chambre des Députés) depuis 2010 jusqu’à nos jours. J’ACCUSE le Président de la République, Monsieur Michel Joseph Martelly, pour avoir, intentionnellement, avec la complicité de l’ancien Premier, Ministre Monsieur Laurent Salvador Lamothe, rendu le Parlement dysfonctionnel le 12 janvier 2015 pour pouvoir gouverner par décret. J’ACCUSE… J’ACCUSE le Président de la République, Monsieur Jean-Bertrand Aristide, de crime de Haute Trahison, pour avoir commandité l’invasion du territoire national par des forces étrangères souillant ainsi le sol sacré légué par nos ancêtres. J’ACCUSE le Président de la République, Monsieur René Préval, d’avoir manqué une opportunité de développer un plan de société pour réhabiliter la classe moyenne décapitée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. J’ACCUSE tous les gouvernements d’Haïti de 1986 à nos jours pour n’avoir pas élaboré un projet de société dont l’exécution aurait pu mettre le pays vraiment sur les rails de développement. J’ACCUSE… J’ACCUSE le gouvernement actuel pour avoir crée 20 ministères et 20 secretaries d’Etat sans feuille de route basée sur un projet de société dans l’intention seulement de décerner des titres honorifiques aux petits amis et leur permettre de piller le Trésor Public. J’ACCUSE le gouvernement actuel pour avoir soutiré près de 2 milliards de dollars du programme Petro-Caribe via le Fonds Bolivarien de Solidarité signé le 26 mars 2012 entre les ministères des affaires étrangères de la République d’Haïti et la République Dominicaine sans les investir dans des projets de reconstruction du pays. J’ACCUSE la soi-disant « Communauté Internationale » communément appelée Core Groupe pour leur immixtion flagrante dans les affaires intérieures du pays, leurs attitudes irrespectueuses et irrévérencieuses à l’égard des autorités constituées d’Haïti et leur non-respect des conventions internationales en vigueur. J’ACCUSE… J’ACCUSE la presse parlée, écrite, et télévisée qui, battant du pied et des ongles pour protéger les acquis démocratiques pour qui des hommes et femmes de grande envergure sont tombés, pour n’avoir pas aidé le peuple via une éducation civique largement diffusée à faire la transition entre la dictature et la démocratie. J’ACCUSE la fédération des avocats et les 18 barreaux des avocats nationaux pour ne pas s’ériger en balanciers de la vie juridique nationale et ne pas se prononcer quand des dictateurs aux pieds plats de 1986 à nos jours ont violé les Lois et la Constitution du pays. J’ACCUSE tous les soi-disant partis politiques du pays pour avoir laissé la discorde, la désunion, les intérêts mesquins prendre le dessus et les empêcher en temps opportun présenter un front uni et parler d’une seule voix face à une république. J’ACCUSE… J’ACCUSE tous les législateurs (Sénateurs et Députés) de 1986 à nos jours pour n’avoir pas doté le pays de véritables lois donnant des avantages aux investisseurs, à travers des taxes spéciales, les encourageant à choisir Haïti comme lieu de prédilection pour investir leur capital et créer de l’emploi tout en protégeant les intérêts supérieurs de la nation. J’ACCUSE tous les étudiants des universités d’Etat d’Haïti pour s’être laissés manipulés par des politiciens sans vergogne participant dans des manifestations violentes tout en détruisant des biens meubles et immeubles des citoyens paisibles du pays. J’ACCUSE la classe politique qui, à cause de son incapacité, n’a jamais présenté un projet de société à la nation. ET ENFIN J’ACCUSE tous les Haïtiens et toutes les Haïtiennes, sans distinction, de par le monde, y compris moi-meme, spécialement ceux et celles vivant a l’étranger, pour avoir craché leur haine pour leurs frères et sœurs sur les réseaux sociaux, surtout les fanatiques qui semblent dépourvus de sens critique canonisant certains dirigeants et politiciens haïtiens.

UN ACCORD NON PROMETTEUR, ET LA CRISE CONTINUE...

Un accord non prometteur, et la crise continue… Les dirigeants et politiciens Haïtiens n’ont jamais, à travers l’histoire de ce pays, raté une occasion pour manquer une opportunité. La dernière en date était celle du 12 janvier 2010 où un projet de société aurait pris naissance pour redynamiser la production haïtienne et réhabiliter une classe moyenne décapitée par le tremblement de terre. Il se dessine encore à l’horizon politique un nuage sombre à travers les lignes de cet accord signé entre le Président de la République et les Présidents du Sénat et la Chambre des Députés le 5 février 2016. Il y a un « à la va vite » pour la redynamisation du Conseil électoral provisoire (CEP) ; la poursuite du processus électoral initié au cours de l’année 2015 ; la désignation d’un Président provisoire. Dans quelle ambiance sociale et politique… La force d’un Etat est ses institutions. C’est la raison pour laquelle le Forum Economique Mondial en retenant douze piliers comme critères pour évaluer la compétitivité d’un pays classifie « les Institutions » comme le premier pilier. Nos institutions sont en lambeaux. Nous vivons les conséquences du non-respect des lois et de la constitution. Nous avons un Exécutif dysfonctionnel : un président s’arrogeant le droit de remplacer les maires élus par des agents intérimaires pour cinq ans au lieu de faire des élections ; un Judiciaire dysfonctionnel : le mandat du Président de la Cour de Cassation a expiré depuis le 15 décembre 2015, seulement cinq juges sont fonctionnels, dans plusieurs juridictions de première instance du pays, (selon un rapport en profondeur du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) pour l’année 2014-2015) les Juges, les Magistrats instructeurs et les Parquetiers ne disposent pas de véhicules de services (Hinche ; Port-de-Paix ; Cap-Haitien ; Grande Rivière du Nord ; Saint Marc ; Gonaïves ; Fort-Liberté ; Mirebalais) ; un Législatif dysfonctionnel : avec des parlementaires non élus qui ont « acheté » leur position. Et nous voulons faire des élections dans 120 jours pour élire un président dans cette atmosphère où tout le système électoral est mis en question. Nous sommes des méchants. Haïtiens, Haïtiennes, gérons la transition pour le bonheur du pays ! L’unique résultat de cet accord est de débarrasser le pays de ce président illégal imposé pendant cinq (5) ans par le Core Groupe dans son immixtion flagrante dans les affaires intérieures du pays.