samedi 6 octobre 2012

Thèmes de l’Emission de la semaine - Orlando le 5 octobre, 2012 - Actualités Politiques : Grandes Lignes - Le Sommet des Nations-Unies ayant pris fin. C’est le renouvellement du mandat de la Minustah qui fait la une et remplit l’avant-scène. Depuis huit ans cette période du renouvellement, offre ponctuellement à certains l’opportunité de monter au créneau pour faire preuve de patriotisme, de nationalisme et à d’autres l’opportunité de plaider en faveur de la reconstitution de l’armée. C’est la saison des discours allant de la frustration à la lamentation ! Il faut nous mettre d’accord au moins sur le fait que l’évocation du chapitre VII de la charte des Nations-Unies pour la mise sous tutelle, soit due au constat de la faillite de l’Etat en Haïti. Et cet état de faillite s’est répété deux fois de suite en une décade sous le régime lavalas, causé par la pérennisation intentionnelle de la déliquescence institutionnelle. Le renouvellement du mandat de la Minustah ne dépend pas uniquement de l’approbation du gouvernement haïtien. Son budget de fonctionnement qui s’élève à presqu’un demi-milliard de dollars US, l’an, est supporté par des pays donneurs d’aide. Le contingent et le cadre viennent d’autres pays qui ne sont pas forcément des donneurs d’aide. Sa présence est donc due aussi à une volonté collective d’une politique internationale qui juge opportun de supporter à la fois sa présence et son fonctionnement en Haïti. En réaction à l’arrivée de la Minustah en Haïti, l’idée de reconstituer l’ancienne armée, est devenue une préoccupation pour certains et pour d’autres la voie unique et la condition sine qua non de la récupération automatique de l’autonomie nationale. La présence de l’armée en tant que force publique est une exigence constitutionnelle, certes. Mais la reconstitution de l’ancienne armée, n’est pas de fait un passage obligé, pour la récupération de l’autonomie nationale. La création d’une armée totalement nouvelle, constitue une des étapes importantes et essentielles à la récupération de l’autonomie nationale. Mais elle ne peut pas être, ni la première, ni l’unique étape. On peut ne pas vouloir y croire. Mais on est bien obligé de se rendre à l’évidence et tenir compte du fait que le rapport de la Banque Mondiale vient de classifier Haïti le pays le plus pauvre de la planète, à 77% de taux de pauvreté. La reconstitution ou la création et de plus le maintien d’une armée, étant un projet très onéreux, sont-ils possibles dans l’immédiat ? Il est important de constater et d’admettre aussi que bien avant sa mise sous tutelle, Haïti, tel qu’elle est organisé et qu’elle fonctionne, son budget de fonctionnement, a été et continue à être jusqu'à présent subventionné à plus de 60% ! Et son budget d’investissement public est presque inexistant ! Cette situation de faillite bien qu’elle soit la norme depuis plusieurs décades. Il n’est pas normal, d’accepter, ni de croire que ce soit une fatalité incontournable. Il y a plusieurs raisons manifestes, connues, qui l’expliquent, l’ont rendu possible et l’ont entretenu. Tel que l’incompétence, la corruption, l’impunité, la présence de criminels notoires aux plus hauts sommets de l’état, le népotisme de la médiocrité, le nivellement par le bas, tout le cortège de dysfonctionnement et de crises larvées irrésolues qui accablent ce pays depuis 55 ans. Le premier pouvoir élu constitutionnellement qui a gouverné pendant 5 ans sous l’égide du régime de tutelle, est celui de René Garcia Préval. Il a préféré jouir de la protection inconditionnelle que lui a offerte la Minustah, et choisi de jouer le rôle de corrupteur et de corrompu, gérant la continuité. Préval a gouverné ignorant totalement l’existence du régime de tutelle. Il a agit comme si c’était une situation normale et permanente. Il n’a envisagé aucune mesure, aucune solution, aucun plan, de restructuration institutionnelle. Rien qui puisse engager le pays à sortir de la déliquescence institutionnelle, ni de la faillite de l’état. Il n’a jamais donné aucune preuve d’une velléité minimale de récupération graduelle de l’autonomie nationale. Ça a été, en ce qui concerne l’autonomie nationale, 5 ans de perte sèche ! Ceux qui pensent que ce soit seulement l’absence d’une armée qui soit la cause unique et primordiale du régime de tutelle. Croient qu’il suffirait simplement de reconstituer l’ancienne armée pour récupérer automatiquement l’autonomie et la souveraineté nationale. Ils ignorent ou feignent d’ignorer le fait que l’institution militaire elle-même a été, bien avant sa dissolution, victime de la déliquescence institutionnelle. C’est un fait historique connu et admis, que l’armée d’Haïti a été domestiquée par François Duvalier et pour cause. L’armé a été de fait, la première des institutions à succomber dans la déliquescence institutionnelle ! Ça a été le premier tour de force politique de François Duvalier, pour garantir la pérennisation de sa présidence à vie. Ce n’est un secret pour personne non-plus, que pour s’enrôler dans l’armée d’Haïti sous Duvalier, il fallait non-seulement être un duvaliériste connu. Mais de plus et surtout, il fallait avoir le parrainage d’une autorité duvaliériste. C’est cette armée qui a été démantelée par l’armée américaine, au moment du retour d’Aristide au pouvoir en 1994. Mais qu’Aristide n’ayant pas compris ce que les enjeux conjoncturels lui offraient sur un plateau d’argent. Il n’a pas su faire preuve d’intelligent. Il n’a pas saisi l’opportunité de ce moment de faiblesse de l’institution militaire démantelée pour la domestiquer, comme François Duvalier l’avait fait avant lui. Aristide aveuglé par l’inexpérience, plus motivé par l’émotion que par l’intelligence, a voulu seulement se venger du coup d’état du 30 septembre 1991. Il a choisi plutôt, son abolition en 1995. Ce qui ont été enrôlés et ont reçu leur formation militaire durant cette période de déliquescence de l’institution militaire sous Duvalier, sont, qu’ils veuillent l’admettre ou non. Qu’ils en soient conscients ou pas, victimes de cet état de fait. Ceux qui parmi eux disent, quand on évoque ces faits historiques irréfutables. Que l’on est en train d’errer en regardant plutôt dans le rétroviseur, que de regarder de l’avant. A ceux-là, on rappelle : « Que ceux qui choisissent d’ignorer l’histoire, sont condamnés à la répéter. » On ne peut pas se permettre d’ignorer, les circonstances, la durée, l’ensemble et la complexité des éléments qui ont contribué directement à amener le pays à sombrer graduellement sous deux régimes de tutelle en une décade. C’est l’ensemble des institutions victimes de la déliquescence institutionnelle, pendant plus d’un demi-siècle, et la dégradation constante des conditions, qui ont causé en deux fois cette faillite de l’Etat haïtien. Il est absolument illogique et irrationnel, de croire que la reconstitution de l’ancienne armée, à elle seule, arriverait à résorber automatiquement la totalité des conditions qui ont abouti à la faillite de l’état et extirperait simultanément toutes les institutions de la déliquescence, pour récupérer l’autonomie nationale. Il n’y a rien d’automatique dans la récupération de l’autonomie nationale. There is no silver bullet ! C’est précisément pourquoi c’est un processus et non une manœuvre ! Supposez pour un instant, que l’on veuille récupérer l’autonomie nationale. Qu’on le fait uniquement en substituant aux troupes de la Minustah, des troupes de nationalité haïtienne, mais en gardant en Haïti, pour le support de ces troupes haïtiennes, la totalité des casernes, postes, équipements, armes et munitions utilisés par les militaires onusiens. Ceci pour facilité et réduire substantiellement le coût initial de la reconstitution de l’armée d’Haïti. Aurait-on pour autant résolu simultanément pour toutes les institutions, y compris l’armée elle-même, le problème de plus d’un demi-siècle de déliquescence institutionnelle ? Aurait-on pour autant résorbé la faillite de l’état, qui pérennise depuis plus de deux décades ? Aurait-on, pour autant, mis fin à toutes ces conditions qui ont causé la mise sous tutelle en deux fois en une décade ? La réponse à ces 3 questions, est évidemment non. Vous conviendrez alors, que reconstituer l’ancienne armée ou créer une nouvelle armée, ne peut pas être ni la première étape, ni la seule étape à franchir pour récupérer harmonieusement l’autonomie nationale sans courir le risque d’un déséquilibre institutionnel dangereux ? Posez-vous bien la question, de manière réaliste et sans aucun préjugé. Dans ce scénario, créant automatiquement des nouveaux rapports de forces, qui aurait instantanément le haut du pavé ? Entre d’une part, cette force militaire ancienne ou nouvelle, fraîchement reconstituée ou créée, ayant armes, munitions, équipement, communication, transport, contingent, cadre, casernes et postes militaires quadrillant tout le territoire, etc. Et d’autre part, trois pouvoirs civils faibles, pauvres, dysfonctionnels, qui se chamaillent continuellement, dont le budget de fonctionnement est subventionné à plus de 60%, gouvernant un Etat en faillite totale, avec des institutions en pleine déliquescence et les conditions qui ont causé sa mise sous tutelle, non-encore résorbées ? Vu la différence abyssale qui s’installerait immédiatement dans les rapports de forces entre un pouvoir civil faible, dysfonctionnel et une armée bien équipée et fonctionnelle, pose un problème dangereux de déséquilibre total des pouvoirs, peu importe la nature de l’armée, reconstituée ou créée. Cependant, compte tenu de l’origine politique de l’ancienne armée reconstituée, le danger dans ce cas deviendrait incommensurable. Ceci équivaudrait à la substitution pure et simple d’une force d’occupation étrangère, par une autre force d’occupation nationale. C’est d’ailleurs ce que cette armée démantelée en 1994 et abolie en 1995, a eu au cours de toute son existence comme rôle, dès sa création par les forces d’occupation américaines, le 2 août 1934. La neutralité politique d’une nouvelle force armée, est fondamentale pour la modernité, la stabilité sociopolitique et institutionnelle du pays ! Aller de l’avant vers la modernité, est un impératif incontournable. On ne peut pas se permettre de retourner en arrière, avec la reconstitution de l’ancienne force armée, sans abonder dangereusement dans le sens de la continuité. La consolidation de toutes les institutions étatiques sans exception et du pouvoir civil en particulier, sont primordiales, pour un équilibre viable entre les 3 pouvoirs, les institutions étatiques et la force publique ! Il ne s’agit pas de sortir au plus vite du régime de tutelle, par le bricolage, par la précipitation, par des faux-fuyants, ni par des raccourcis, servant subrepticement des intérêts sectoriels, mais contre évidemment ceux de la pluralité. Il ne s’agit pas d’atermoiement non-plus, mais de préparation avec certitude et détermination. Il s’agit de systématiser en profondeur une action qui engage à la fois la survie d’une nation autonome et d’un Etat souverain ! Il est important de réfléchir minutieusement aux conséquences, aux moyens, aux méthodes, aux procédures, aux priorités d’impotence, aux priorités de séquences et surtout à la synchronisation précise des séquences logiques et ordonnées des étapes à franchir. Diriger, c’est donc d’abord comprendre, pour prévoir ! Une récupération bâtarde de l’autonomie nationale, ne sera pas viable à long terme et ne servira pas non-plus l’intérêt national, ni la viabilité d’un Etat souverain.

vendredi 5 octobre 2012

Economie - Franck Ciné - PDG Haitel sort de son Silence : L'affaire État haïtien contre Haitel-Franck Ciné : La vérité que cachent les autorités - Détails Catégorie : Economie . - Je veux commencer par décrire le contexte dans lequel la Haitel, fut créée. - Franck Ciné - PDG Haitel - Apres trois années d'intenses négociations ayant abouti à l'ouverture officielle, le 19 juillet 1999 de nos circuits. Il me fut donné, dans le cadre de la commémoration du troisième anniversaire de l'entreprise, le 13 décembre 2003, de rappeler les difficultés auxquelles nous fumes confrontés pour doter le pays de la première compagnie de téléphone cellulaire. J'avais déclaré, ce soir-là : «De nos jours, l'étau économique s'est resserré. Voilà déjà plus de deux années que nous sommes à la recherche de nouveaux investisseurs pour pouvoir étendre notre réseau et mieux satisfaire le besoin des familles démunies en créant du travail. Mais l'image projetée par ce pays joue contre nous, et personne de la grande communauté financière internationale ne veut prendre la chance de prêter un sou à une institution d'un pays qualifié de désorganisé et sans avenir, un pays où les investissements ne sont ni protégés ni garantis, ne cesse-t-on de répéter et vivant dans une corruption bien structurer. De toute évidence, monter une entreprise de cette nature et envergure n'était et n'est toujours pas chose aisée. L'expérience que j'ai initiée a été, quelques années plus tard, reproduite par des entreprises étrangères, qui ont profité des démêlés de la Haitel avec le gouvernement haïtien pour envahir l'espace du marche des télécommunications, ouvrant la voie à un monopole venu d'ailleurs, et définitivement établi à la faveur de l'absorption d'une des deux par l'autre des deux entreprises de téléphonie mobile étrangères qui ont été autorisées à s'implanter en Haïti. Les consommateurs haïtiens ne vont pas tarder à subir les méfaits de l'absence de concurrence dans le secteur des télécommunications, car l'unique compagnie de téléphone cellulaire qui reste va se démener comme un beau diable pour tenter de rentrer dans ses fonds investis en Haïti. Car en sus du capital dépensé pour s'installer dans notre pays, les propriétaires de la Digicel ont misé gros dans les œuvres sociales et l'aide humanitaire, sans oublier le financement des activités politiques en faveur des hommes du pouvoir qu'ils ont assuré. Les déboires de la Haitel liés au sort fait à la Socabank Il est indéniable que la crise dans laquelle est projetée la Haitel ne peut être dissociée de la Socabank défunte, institution bancaire dont j'étais actionnaire majoritaire. Puisque l'opération menée par le précédent gouvernement ayant abouti à la dissolution de celle-ci entre dans le cadre d'une vaste conspiration des autorités du pays pour s'emparer des deux institutions en bonne santé financière qui servaient les couches défavorisées trop longtemps socialement, économiquement et politiquement isolées. Alors que la Socabank, renflouée par les fonds générés par la Haitel, favorisait l'accès des petits marchands (des) au capital, à l'échelle nationale, la Haitel « a libéré la parole ». Non seulement nos concitoyens, à la capitale et dans les centres urbains, avaient le pouvoir de communiquer entre eux, mais encore nos frères et soeurs, bêchant joyeux au coeur du pays profond, avaient la possibilité de converser, en temps réel, avec leurs progénitures et les membres de leurs familles séjournant en dehors d'Haïti. De toute évidence, le succès dont jouissait le tandem Socabank-Haitel, tant auprès de la clientèle bancaire que des usagers du téléphone, était mal vu dans un certain milieu d'affaires. Surtout que mon obstination à placer les recettes provenant de la Haitel exclusivement dans l'institution bancaire dont je faisais partie, en dépit des demandes réitérées de « partager » les dépôts avec les compétitrices de la Soca, avait agacé les alliés du pouvoir exploitant les mêmes créneaux. La DGI, un instrument de répression du pouvoir Organe destiné à recevoir les revenus de l'État et à en contrôler judicieusement et équitablement leur provenance, la Direction Générale des Impôts (DGI) est transformée en instrument de répression par les apprentis dictateurs en mal d'abus de pouvoir. Si le leadership politique sélectionne isolément ses victimes, dont certaines ont opté pour donner dans le panneau, afin d'éviter le scandale ou de tenter une action en justice contre l'État, certaines fois, le Gouvernement est confronté à des citoyens déterminés à faire respecter la loi et la justice. Aussi quand, sous l'administration Préval, la Socabank (et la Haitel en retrait) fut menacée de dissolution sous prétexte que Franck Ciné l'avait conduite à la banqueroute, malgré que Franck Ciné n'ait jamais géré la Socabank et avait accepté son poste de conseiller a titre honorifique seulement pour aider à l'avancement de la boite. Au tribunal de première instance, dont le juge prenait ses consignes du Palais national, l'accusation de mise en banqueroute de le la Socabank portée contre moi fut maintenue. Le verdict fut également confirmé en appel pour la même raison. Inflexible dans ma détermination de faire triompher la justice, je portai l'affaire par devant la Cour de cassation. Je ne saurais oublier de dire que le président Préval avait ordonné mon incarcération bien que, par le biais de mes avocats, j'aie argué mon droit à la liberté provisoire sous caution. Dans le même ordre d'idées, Préval et ses amis n'ont pas attendu que le dernier mot de justice soit dit pour accaparer l'objet de leur convoitise. « La Socabank fut dissoute et ses avoirs, comme le manteau du Christ, distribués entre une autre institution compétitrice et la Banque nationale de crédit (BNC) ». L'État haïtien fut débouté de sa plainte en cassation. Les juges à l'unanimité ont décidé qu'il n'y avait lieu de prouver l'état de faillite de la Socabank et renvoya Franck Ciné et ses co-accusés hors de cause, en plus d'ordonner que soient restitués les biens mis sous scellés ou saisis sous le titre mesures conservatoires. Mais l'État Haïtien dont le chef, en l'occurrence René Préval, qui avait prêté serment de respecter et de faire respecter les lois du pays, décida tout bonnement d'ignorer cette décision. La Socabank ainsi liquidée, le pouvoir s'est empressé de concentrer ses ressources négatives sur les activités de la Haitel. Encore c'est la DGI qui produisit des rapports erronés déterminant les redevances de la Haitel envers l'État Haïtien fixées à plus de 80 millions de $ U.S. Pendant que l'État Haïtien menait l'action contre la Socabank, il imposait de sérieuses restrictions sur les activités de la Haitel affectant négativement son fonctionnement. Les comptes en banque de la compagnie furent gelés, les miens et ceux de ma famille aussi. Suivant cet acte, la License d'opération de la Haitel fut bloqué par le Conatel ainsi que toutes nos activités commerciales par la DGI (en un mot le gouvernement de Preval utilisant les institutions de l'état Haïtien a mis la Haitel en Faillite): La porte était ainsi grande ouverte pour la destruction de la Haitel, permettant ainsi l'évolution des autres compagnies de télécommunication. La faillite de la compagnie évoquée par le directeur général de la DGI s'inspire des pratiques d'un gouvernement insensible au sort d'une entreprise génératrice d'emplois, et qui permet à quelque 3 000 employés de subvenir aux besoins de leurs familles. Dans un pays comme Haïti rongé par le chômage endémique, une compagnie ayant un tel statut mérite une considération spéciale. À moins que les gouvernants soient animés d'un désir autre que servir le pays avec honnêteté et compétence. En effet, par la magie des méthodes de la DGI, après la mise en faillite de la compagnie, les dettes de la Haitel subissent une inflation périodique, au gré de ceux qui dirigent cette institution. Dans le cas présent, c'est Jean-Baptiste Clark Neptune qui s'affiche en tant qu'exécutant des basses besognes du pouvoir, fixant désormais les dettes de la Haitel à plus de 150 millions $. Il prétend avoir découvert des revenus de l'ordre de 92 millions de $ dérivés des appels téléphoniques provenant de l'étranger. Les dernières révélations faites par le directeur général de la DGI concernant les dettes de la Haitel envers l'État Haïtien, visiblement dans le bus d'éloigner l'opinion publique nationale et internationale des méfaits de l'institution qu'il dirige dans le dossier des hommes d'affaires et chefs d'entreprises arbitrairement accusés d'avoir des créances envers l'État, mettent en évidence l'incompétence de M. Clark Neptune. Dans sa dernière prestation médiatique sur la Haitel, Jean-Baptiste Clark Neptune expose son ignorance du principe le plus élémentaire des affaires, à savoir, recettes – dépenses = profit. Selon ses dernières déclarations, l'État a droit aux impôts sur les 92 millions qu'il prétend avoir découverts. Toutefois, il ignore, — ou feint d'ignorer—, qu'en vertu des accords signés avec les fournisseurs internationaux d'équipements livrés à la Haitel, j'avais pour obligation d'accepter leurs conditions, soit le dépôt des recettes provenant des appels entrants à des banques aux États-Unis, histoire de garantir le paiement des dettes contractées par la Haitel. Nous ne pouvons avoir accès au reliquat qu'après apurement des dettes de tels détails sont disponibles tels qu'ils sont indiqués dans les rapports d'audit effectués périodiquement et dont les autorités haïtiennes détiennent copies. Dans ces même audits, il est clair que les taxes sur ces 92 millions de dollars ont été paye a l'état haïtien. Dans ce jeu, je macabre la DGI et son directeur ne sont pas sérieux car de sa création jusqu'à 2007 la Haitel n'ont seulement a payer ses redevances envers l'état mais aussi a été déclaré publiquement être un des plus grand payeur a la caisse de l'etat. Mr Clark Neptune fait semblant d'oublier que pendant plus d'une année il a travailler a la Haitel comme fiscaliste et sa responsabilité était de définir équitablement les montants du a la DGI. Pourquoi n'avait il pas déclarer ou dévoiler que la Haitel avait des dettes aussi horrifiques envers l'état Haitien. Il parait que sa mémoire d'hier a été complètement efface.( une courte état de perte de mémoire.). Il parait que la vérité ne fait pas parti du plan de travail pour la destruction, encore plus la DGI et Mr Neptune n'ont pas déclarer au public que pendant les comptes en Banques de la Haitel ont été gelé par le gouvernement de Preval, la DGI a pu débloqués ces comptes temporairement pour les besoins de paiement d'impôt pour la Haitel. En clair, le mal est déjà fait, M. Neptune a prouvé à la nation et au monde entier ses limites dans ce domaine pourtant de sa compétence. Une lecture au préalable des documents comptables de la Haitel en possession de la DGI lui aurait épargné cet embarras. Aussi le CFO ou comptable en chef de la Haitel ainsi que d'autres membres de l'administration sont en direct contact avec Mr Neptune pouvant fournir la vérité sur la gestion financière de la boite. Le directeur général de la DGI aurait dû être instruit par ses alliés et/collaborateurs que, parmi les sept compagnies de téléphone international qui ont obtenu des financement en même temps que la Haitel de la compagnie NORTEL ( fournisseur d'équipement pour l'établissement des réseaux) en 1998, seule la Haitel, la compagnie haïtienne de téléphone cellulaire, a pu payer ses dettes; elle s'était acquittée de celles-ci un an avant la date d'échéance. Et n'était-ce l'intervention négative du Gouvernement haïtien aujourd'hui on chanterait la victoire du changement et du progrès et non exposer la noirceur de l'âme haïtienne, notre égoïsme et nos ignorances. Dans le récent dossier du Dr. André Morno, Jean-Baptiste Clark Neptune vient de confirmer les méthodes de la boite qu'il dirige et réitère sa volonté de se mettre au service d'un gouvernement qui passe pour maître dans l'art de fouler aux pieds les lois du pays et détruire l'image des hommes d'affaires Haïtiens. L'expérience démontre toujours que le pouvoir échappe à ceux qui le détiennent au moment où ils s'y attendent le moins. Ceux qui en ont fait l'expérience en savent long. En attendant, je ne m'arrête jamais dans ma quête de justice. Car j'ai la ferme conviction que le jour viendra où, à bout de patience et avec persévérance, l'heure des réparations des torts sonnera. Voilà toutes les vérités que les autorités Haïtiennes n'ont pas le courage de révéler au grand public. Franck N. Ciné Président Directeur Général de la Haitel
ACTUALITÉS Le CEM, collectif des étudiants de Mirebalais réclame la démission du Président Michel Martelly pour éviter un soulèvement populaire dans le pays - Détails Catégorie : Actualités Publié le vendredi 5 octobre 2012 13:42 - Lettre ouverte au Président de la République d'Haïti ; S.E.M Michel Joseph Martelly. - Monsieur le Président, Au nom d'un profond respect ancestral, nous tenons à saluer de manière révérencieuse, tous ceux qui ont atteint la magistrature suprême du haut état-major de la République d'Haïti. Avec une seconde de silence de plus, le Collectif des Etudiants de Mirebalais (C.E.M) se sentirait responsable voire coupable de ne pas vous dire la vérité telle que toute morale et dignité humaine l'exigent. Ainsi, sommes nous fiers d'être la première république Nègre du monde, fiers d'avoir posé le problème de la colonisation avant l'Afrique mère. Et fiers d'avoir fait 1804 que nous considérons comme le pôle de l'accélération de la révolution industrielle. Jusqu'ici les haïtiens n'ont rien inventés comme certains le disent. Cependant, nous resterons à tout jamais le générateur des modes de pensées les plus éclectiques, qui ont conduit à la mise en question de l'exploitation de la force de l'homme par l'homme dans des conditions infrahumaines. A travers ces considérations historiques si nobles et si précieuses, nous voulons vous rappeler Monsieur le Président: « Que vous êtes le chef de l'Etat, le garant de toutes les institutions. Mais la république n'est pas à vous. Ceci dit, vous ne pouvez en aucun cas réduire la postérité de Dessalines et consorts en un chalet familial et amicale où les fonds publics se distillent dans des programmes futiles, bidons et inefficaces tels que : Aba grangou, Katye pam poze, Ti manmi cheri, Kredi ròz fanm...» Alors que vous venez de changer votre flotte de véhicules, effectuer des voyages forts couteux sans aucune retombée économique pour le pays dont le plus récent est celui effectué au siège des Nations-Unies à l'occasion de la 67ème Assemblée générale avec une délégation de 45 personnes aux frais de la République. Contrairement au chef de l'Etat de la République Dominicaine qui en amène 5. Et que le peuple croupit dans la promiscuité, l'ignominie et atteint la dimension la plus sensible de l'indigence qu'est « la misère ». Joint à certains parlementaires (Conzé), vous n'abordez pas les grands défis nationaux avec sérieux, professionnalisme et le sens dextérité. Nous sommes arrivés au bout des dérives politiques. Les crises que nous connaissons aujourd'hui, ne sont pas la conséquence d'un quelconque déterminisme ni d'un pur hasard. Elles sont plutôt le résultat de l'exclusion consciente des masses, des laisser pour comptes et des incomptés de notre histoire. Ces derniers qui, aujourd'hui réclament leur droit, exigent la redistribution équitable des richesses de la république, usurpées par une dynastie chronique venimeuse. Eux, que votre chef de Gouvernement qualifie de mercenaires. Face à la problématique de la famine actuelle qui guette le peuple, de l'autre bout de sa tombe, Demesvar Delorme vous aurait proposé son livre « Réflexion diverses sur Haïti, la misère au sein de la richesse ». D'emblé, vous comprendriez que tout vrai développement du pays est d'abord un phénomène endogène assis sur un choix économique clair et rationnel. Que le choix d'importer 300.000.00 sacs de riz dans le pays ne peut qu'envenimer la situation. Vous auriez compris Monsieur le Président ce que la misère veut dire en regardant les conditions de vies d'un Jean Val Jean et d'un Marius dans « les misérables » de Victor Hugo. Ce dernier vous amènerait à comprendre que les crises sociales ne peuvent être résolues ni par un juridicisme étroit ni par la surenchère politique. Combien vous aurait-il couté de prendre connaissance de l'Allocution prononcée en date du 16 juillet 2003 par l'icone de la révolution Cubaine Fidel Castro à « l'occasion du 50ème anniversaire de l'attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Cestedes à Santiago de Cuba ». ? Pour comprendre que très souvent l'aide internationale n'est qu'un cadeau empoisonné mettant les pays pauvres du Sud dans une dépendance structurelle et aveugle. La quelle position a été confirmée par l'Ancien Rapporteur des Nations-Unies au droit à l'alimentation Jean Ziegler à travers sa bible « Géopolitique de la faim ». Ceux qui meurent de faim aujourd'hui ne sont pas victimes d'une loi naturelle mais d'un acte d'assassinat. Ainsi, devons nous vous dire qu'on ne saurait développer un pays avec le don, la charité présidentielle, la propagande, et la mystification politique. Et que l'ordre mondial repose sur le jeu des forces économiques existantes. Nous avons donc besoin des hommes et des femmes qui puissent enlever le pays de son état de pays le plus pauvre de la planète. On en marre des discours farfelus qui noient le peuple dans le bassin des promesses « douces-amères ». Votre administration est celle qui fait la charité, humilie et trahit. Y a-t-il de rupture de système quand un Député en fonction à été arrêté sur votre recommandation ? Quand la presse est injuriée de votre part ? Lorsque des perceptions fiscales sont faites illégalement à travers le FNE (Fond Nationale pour l'Education) lorsque vous appliquez le népotisme, et des politiques extérieures serviles voire mercantiles ? L'Oncle Sam ne pourra pas toujours gravir la tribune du peuple pour défendre ses intérêts dans la question relative à votre nationalité. La liste serait trop longue Monsieur le président. Hélas ! Il faudrait toujours s'en prendre aux peuples, qui malgré son innocence, rêve un jour d'être justifié par ses bulletins de vote. Toujours, faut-il s'attendre au pire à un gouvernement cauchemardesque. En ce sens, Monsieur le président, face à votre impuissance constatée devant les nombreuses crises que traversent notre Haïti actuellement et la mort de vos promesses de campagne (Les 5 E), il est d'un impératif catégorique de laisser le pouvoir et vous rentrerez dans l'histoire du monde comme le premier président avoir fait preuve de patriotisme et de conscience de ses incapacités à diriger un peuple d'un passé si héroïque et glorieux. Pour éviter le pays d'un soulèvement rageux dans le département du Centre, nous voulons par anticipation remercier votre démission à la tête du pays. Ernst EXILHOMME Coordonnateur Général Pierre Rigaud DUBUISSON Secrétaire Général Patriotiquement, Collectif des étudiants de Mirebalais (CEM) ! Mirebalais 28 septembre 2012.

mercredi 3 octobre 2012

Débat - Par Leslie Péan * - Soumis à AlterPresse le 1 er octobre 2012 - Haïti est en pleine ébullition et peut-être à la veille d’une révolte populaire. La grande manifestation du Nord du 27 septembre écoulé a illustré l’existence d’une conjoncture de crise similaire à celle que le philosophe anglais John Locke définissait en 1690 comme « une rébellion visible, ouverte et éclatante [1]. » À la capitale Port-au-Prince, le 30 septembre 2012, brandissant le carton rouge signifiant la disqualification du président Martelly et la nécessité de l’expulser du terrain politique, plusieurs milliers de manifestants criaient Vle pa vle, fòl ale (Qu’il le veuille ou non, il doit partir) [2]. La présence des Paul Denis, Turneb Delpé et de nombreux autres ténors de l’opposition démocratique à cette manifestation est très significative. Il faut maintenant taire les contradictions secondaires avec le mouvement lavalasse et privilégier la contradiction principale avec le pouvoir absolutiste tèt kalé. C’est ce que demande la moindre réflexion mais aussi ce qu’exige le réalisme ! Les contestations pleuvent contre le gouvernement : Miragoâne, Petit-Goâve, Jérémie, Cayes, La Chapelle, et surtout le Cap-Haitien où trois manifestations ont eu lieu depuis le 13 septembre avec des foules scandant des cris de colère et de désespoir. Ailleurs, la résistance s’organise. Contre l’arbitraire et l’injustice d’un chef d’État qui nage dans l’improvisation et accumule gaffe sur gaffe, provocation sur provocation. Qui bâillonne les libertés publiques, viole la propriété privée, comme c’est le cas avec son voisin limitrophe, le docteur André Morno [3]. Réaction prévisible, les citoyens investissent les rues pour dire Non. Tous les citoyens et toutes les couches sociales sont concernés : parlementaires, juges, commerçants, paysans, ouvriers, chômeurs, etc. Tous prennent la parole pour dénoncer en chœur les forfaitures du Conseil Électoral Permanent, du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), de la corruption et du gaspillage des deniers publics qui s’étalent à vue d’œil. La diaspora a répondu à cette levée de boucliers avec la manifestation tenue le mercredi 26 septembre devant le Brooklyn College à New-York. Les manifestations sont la preuve par quatre que le peuple a retiré sa confiance au gouvernement. Le peuple ouvre grand les deux bras et commence à exiger son départ pour trouver sa délivrance. Ce que d’autres traduisent par le slogan « Délivrer ou se désister ». Le gouvernement en place n’est pas à la hauteur des défis de l’heure. Ses membres se comportent comme de vulgaires petits jouisseurs sans conscience et dont les seules préoccupations consistent à s’amuser, à boire, à forniquer et à courir les carnavals. Dans la crise économique et financière internationale actuelle, où les gouvernements des pays donateurs mènent une politique d’austérité, le gouvernement haïtien augmente sans vergogne le nombre des sinécures et portefeuilles ministériels confiés à des copains. Sur le plan de la gouvernance, c’est l’imbroglio de la témérité avec 18 Ministres et 20 Secrétaires d’État au gouvernement Martelly/Lamothe (soit un total de 38 membres) alors qu’il n’y en avait que 27 sous celui de Préval/Bellerive en 2009, 24 sous Préval/Pierre-Louis en 2008, 23 sous celui de Préval/Alexis en 2006. L’inconscience triomphe avec ce cabinet ministériel de 38 membres pour une population de 9,9 millions d’habitants, tandis que le gouvernement français a 34 membres dirigeant un pays de 65 millions d’habitants. Supériorité krizokal et politique du crachat Aux Etats-Unis, le président Obama propose de réduire d’un tiers le déficit public de 14 mille milliards de dollars, soit de 4 mille milliards de dollars sur 12 ans et coupe le budget fédéral pour 2012 de 38 milliards de dollars. En France, face au président Sarkozy qui annonçait le gel des salaires du président de la République et des ministres jusqu’en 2016, son concurrent François Hollande est allé plus loin et a proposé, s’il est élu président, de réduire de 30% les salaires du président et des ministres. La mesure a été adoptée au premier conseil des ministres de son quinquennat le 17 mai 2012. En Haïti, c’est la politique du gaspillage qui prédomine. Le président Danilo Medina, de la République dominicaine, vient en visite aux Nations Unies à New York avec une délégation de 7 membres [4], tandis que la délégation haïtienne conduite par le président Martelly compte 45 membres [5]. Contrairement à la délégation dominicaine, cette délégation est composée de comparses et d’éléments tellement insignifiants que le pouvoir n’a pas jugé nécessaire de les identifier. Surprenant ! Peccadille ou cas pendable ? C’est bizarre quand même. On ne comprend pas cet acharnement à se surpasser dans la bêtise. Cela ne ressemble-t-il pas à une arnaque pour encaisser des per diem, une escroquerie qui ne veut pas dire son nom ? Une manière inconsciente d’afficher la propension au gaspillage ? La boucle est bouclée par Edwin Zenny, un sénateur du parti présidentiel, qui crache au visage du juge Bob Simonis en lui intimant l’ordre de se la boucler [6]. Sans tourner autour du pot, en voulant redorer son image mulâtriste et revendiquer une « supériorité krizokal », l’agresseur a déclaré : « Tu dois respecter un mulâtre, Edo Zenny te connait, mais pas le sénateur Zenny. Je suis blanc, et toi tu es nègre [7]. » C’est osé, scandaleux et explosif. La coupe est pleine avec un gouvernement qui après 16 mois au pouvoir est déjà émaillé de mésaventures les unes plus répréhensibles que les autres. La barbarie et la sauvagerie sont aux commandes avec une flagrante absence de lucidité. Le petit clan au pouvoir Le scandale est partout et quand il ne l’est pas, c’est le malaise. L’échec du petit clan au pouvoir vient en tout premier lieu de son inexpérience politique et du comportement aberrant du président consistant à agir comme si tout dépendait de lui et qu’il n’existait pas d’institutions dans le pays. Ayant été catapulté au pouvoir par une communauté internationale aux abois qui fuyait comme la peste le regroupement mascarade Inité-Préval, le petit clan au pouvoir n’a pas compris que les temps ont changé et que le président de la République ne peut plus faire à sa guise. Sans qu’aucune loi ne soit votée au Parlement, et avant même qu’un premier ministre soit approuvé, le gouvernement Martelly a imposé une taxe (présentée comme une redevance) d’un montant de $1.50 sur le montant de chaque transfert d’argent reçu en Haïti et de 5 cents sur chaque appel téléphonique vers Haïti. Ces mesures sont illégales, car n’ayant jamais été ratifiées avant ou après leur mise en vigueur par une loi de finances. C’est donc un vol perpétré contre les plus pauvres, un vol pratiqué par une clique dont les membres se comportent comme des gangsters qui ont fait main basse sur l’État. La clique au pouvoir n’a pas analysé la situation de l’assemblée législative composée en majorité de députés frauduleusement élus. Comme le dit l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) dans sa dernière Adresse à la nation, cette assemblée législative regroupe « une flopée d’élus issus d’élections préprogrammées, les plus rocambolesques de l’histoire de ces trente dernières années, sous l’arbitrage scandaleux de juges électoraux vénaux. » Le petit clan au pouvoir a plongé tête baissée dans la voie tracée par ses prédécesseurs. En ayant recours à l’achat des votes des parlementaires afin que ces derniers votent pour son Premier ministre, il s’est enfoncé dans le piège infernal de la corruption. De nos jours, les députés ne se vendent pas mais se louent plutôt, l’espace d’un vote et même pas celui d’une législature. Ne disposant pas de ressources financières pour acheter indéfiniment les votes nécessaires pour passer les moindres lois, le pouvoir exécutif creuse chaque jour sa tombe et commence à en creuser pour ses collaborateurs des pouvoirs législatif et judiciaire. Sa dernière découverte a été le recours aux arrestations arbitraires de 36 personnalités politiques dont les avocats Newton St. Juste et André Michel. La tentative a avorté grâce à la rectitude du commissaire du gouvernement Jean Renel Sénatus qui a payé cher cet acte de courage. Les élections pour le renouvellement du Sénat n’ont pas eu lieu aux échéances fixées de sorte que le président Martelly n’a pas passé le test fondamental de la démocratie qui fait du chef de l’État le garant du fonctionnement normal des institutions. Le gouvernement Martelly, son propre ennemi Ayant piteusement échoué, le petit clan au pouvoir est au bout du rouleau. L’opposition démocratique l’a placé devant une alternative : délivrer ou partir. Dans le premier cas de figure, le gouvernement abandonnerait sa logique de jeu à somme négative, dans laquelle tout le monde perd au moins une partie de sa mise, pour un grand jeu à somme positive où tout le monde gagne : la présidence, les partis d’opposition, le pays tout entier. Dans le second cas de figure, le gouvernement lui-même peut encore se racheter en démissionnant. C’est le choix qu’ont fait, ces derniers temps, Silvio Berlusconi en Italie et George Papandréou en Grèce. Quand l’exécutif ne peut plus corrompre avec des enveloppes bourrées d’argent, il doit se rendre à l’évidence : la partie est terminée. Signe des temps, la population des Cayes a déjà manifesté son indifférence face à l’argent envoyé pour la corrompre. Hier, c’était celle du Cap-Haitien qui, le 27 septembre 2012, donnait la preuve que rien ne va plus. Comme l’écrit Daly Valet dans l’éditorial du 28 septembre 2012, « L’échec au Cap-Haïtien de la "tactique des enveloppes " n’est autre qu’un camouflet à tous ceux qui croient, en tout et partout, aux vertus anesthésiantes et aphrodisiaques de l’argent [8]. » Le président de la République est aujourd’hui la principale victime de la guerre qu’il a déclarée à la société haïtienne. Guerre du divertissement carnavalesque qui a sur le coup apparemment réussi mais qui, en fait, a piteusement échoué. Avec les éléments en majorité sans scrupule qui le composent, le gouvernement Martelly est son propre ennemi. Pour essayer de sortir du pétrin, il doit commencer par résister à ses propres pulsions destructrices. Pourquoi l’ex-ministre de la Justice Josué Pierre-Louis (connu pour le crime d’arrestation d’un parlementaire en fonction) incite-t-il le commissaire Jean Renel Sénatus à envoyer au cabinet du juge d’instruction de Port-au-Prince le dossier de manipulation des fonds publics par Madame la présidente Sophia Saint-Rémy Martelly ? Quel est le mobile caché de cette action terrifiante ? Un acte vengeur exercé froidement ? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il il existe bien au sein du pouvoir une équipe d’artisans du chaos. Paradoxalement, c’est ce même Josué Pierre-Louis que le président Martelly a nommé président de son Conseil Electoral Permanent. Une autre forfaiture. L’avenir est sombre. Ce que les perspectives actuelles promettent en fait de larmes et de souffrances ne saurait plaire à personne. Dans le bras de fer qui se joue entre le gouvernement Martelly et l’opposition démocratique, la réponse du pouvoir ne peut être ni la démagogie ni la rhétorique. Le président Martelly doit s’incliner. Les revendications du peuple haïtien sont légitimes et doivent être satisfaites. FIN - Leslie Pean [1] John Locke, Traité du gouvernement civil (1690), Université du Québec à Chicoutimi, Canada, 2002, p. 139. [2] Amélie Baron, « Haïti : la colère contre le pouvoir gagne Port-au-Prince », RFI, 1er octobre 2012. [3] André Morno, « Lettre ouverte au Président Michel Joseph Martelly », Le Nouvelliste, 21 septembre 2012 [4] La délégation dominicaine accompagnant le président Danilo Medina et son épouse aux Nations Unies était composée de Carlos Morales Troncoso (Ministre des Affaires Étrangères) ; Gustavo Montalvo (Ministre de la Présidence) ; Jose Ramon Peralta (Ministre des Affaires administratives présidentielles) ; Roberto Rodriguez Marchena (Directeur de la Communication) ; Miguel Mercedes (Directeur adjoint du Département d’Investigation Nationale) ; Carlos Pared Perez (assistant du Directeur adjoint du Département d’Investigation Nationale) et le General Adams Caceres Silvestre, chef de la garde militaire présidentielle). [5] Haïti/Nations-Unies : Une délégation de 45 membres accompagnera Martelly et Lamothe à la 67e session de l’assemblée générale, AlterPresse, 25 septembre 2012. [6] Thomas Péralte, « Un sénateur crache au visage d’un juge », Haïti Liberté, 18 Septembre 2012. Voir aussi Walter Cameau, « Le juge Bob Simonis humilié par le Sénateur Edo Zenny », Le Matin, 10 septembre 2002 [7] Thomas Péralte, op. cit. [8] Daly Valet, « Le pouvoir comme hibou », Le Matin, 28 septembre 2012

lundi 1 octobre 2012

MARTELLY PEUT-IL SAUVER SON MANDAT - Par Marc-Arthur Pierre Louis - Soumis à Tout Haïti ce 1er Octobre 2012 - Je n'ai pas supporté le renversement d'Aristide en 2004, ce n'est pas aujourd'hui que je vais supporter aucune tentative qui viserait à renverser le président Martelly malgré toutes les irrégularités qui facilitèrent son ascension à la première magistrature de l'état. Comme je le dis toujours, la démocratie c'est défendre les droits de l'autre comme si sa vie en dépendait, comme s'ils étaient les siens. Le démocrate que je suis, veux que le président achève son mandat. C'est ce qui serait mieux pour notre frêle démocratie. Renverser Martelly n'est pas, de loin, ce dont le pays a besoin en ce moment. Cependant le capital politique que Martelly a amassé à son arrivée a été dilapidé, effrité, pulvérisé. Cela est nettement visible dans les trois plus grandes métropoles du pays qui l'ont propulsé au palais national. Les Cayes qui furent le fer de lance de son élection se soulevèrent en premier et cela était un très mauvais signe que ses bases commencèrent à le lâcher. Lorsque le Cap qui le porta en apothéose lors de ses tournées entra en éruption en deux occasions et annonce une grève générale pour le premier Octobre et que Port-au-Prince s'embrasa aujourd'hui tout en scandant des slogans anti-Martelly et en réclamant son départ du pays les choses se corsent et n'augurent rien de bon pour le pouvoir en place. Il semble que Martelly n'a pas apprécié la dynamique de la grande majorité du peuple Haïtien qui ne chérit pas les idéaux démocratiques par ce que justement personne ne les lui a enseigné. Cependant tout comme St Thomas d'Aquin disait qu'il faut un minimum de bien-être pour exercer la vertu, les vertus démocratiques réclament un minimum de bien-être, un strict nécessaire. Dans presque tous les pays du monde si le peuple ne mange pas à sa faim et si les services les plus élémentaires sont hors de sa portée on peut s'attendre à des émeutes et à des chamboulements. Ce qui va exacerber la situation c'est la présence de ses ennemis politiques qui profitent du moindre faux-pas pour capitaliser et creuser votre tombe politiquement. Le gouvernement Martelly parle d'un laboratoire de déstabilisation. Il est quasi certain que ce laboratoire existe. Cependant ce gouvernement lui a rendu la tache absolument plus facile. Si à ce laboratoire de déstabilisation le gouvernement n'oppose que son propre laboratoire de crises tous azimuts alors le mélange devient caustique, volatile, et peut exploser à tout moment. Il est évident que le schéma du pouvoir tel qu'il se découpe dans la pensée du chef d'état est rétrograde par ce que calqué sur le modèle duvalérien ou le leader est un chef suprême qui prend des décisions auxquelles ses subalternes s'empressent de donner une couverture légale la majeure parties des cas au prix des grandes contorsions et gymnastiques dénaturées. Cependant ces manœuvres ne sont plus à l'ordre du jour dans la période post 1987. La peur qu'inspiraient les hommes de main des gouvernements passés n'existant pas aujourd'hui il est extrêmement difficile de faire avaler des couleuvres au peuple comme ce fut le cas dans le passé. Ce n'est pas que les hommes du pouvoir n'ont pas essayé mais la stratégie s'est retournée contre eux toutes les fois. On n'a qu'à consulter les incidents Bélizaire, Apaid et Morno et Sénatus pour se rendre compte de la nouvelle fragilité de l'exercice des manœuvres d'antan extrêmement efficaces à museler l'opposition. Il n'est pas trop tard à Martelly de sauver son mandat cependant il ne devra pas commettre les erreurs de ses prédécesseurs et surtout il devra dompter sa propre capacité à créer des situations explosives. Dans la situation actuelle ou il se trouve, en plus des vautours qui l'entourent qui ont le potentiel de le ruiner complètement, l'ennemi le plus farouche de Martelly est le Sweet Micky dynamique, polémiste hors pairs et qui va constamment au devant des défis, provocations et bagarres de toutes sortes et qui fait fi des lois établies ou cherche toujours le moyen de les contourner, en d'autres mots l'aura du bandit légal. Si Martelly veut réussir son mandat il devra commencer à se conduire complètement en chef d'état. Il n'est pas impossible de projeter cette image mais il lui sera extrêmement difficile car l'ennemi qui est dans son sein peut frapper mortellement à un moment ou l'on s'y attendait le moins. Il doit d'abord pacifier les foules. Un discours de grande envergure à la nation ou il peut en faire une livraison ininterrompue qui prendra tout le talent des rédacteurs de discours pour trouver les mots justes est une nécessité impossible à contourner. Ce discours devra assumer toutes les erreurs commises avec des promesses certaines de correction et comme gages des mesures immédiates garantes de sa bonne volonté. Il faudra une assurance que les dépenses inutiles vont cesser avec un assainissement de son entourage et démontrer sans équivoques des mesures d'austérité au sein de la présidence même pour une parcimonie des deniers publics qui indique que le chef de l'état sent la souffrance des masses et fait preuve d'empathie avec elles. Avec cela l'annonce de mesures visant à contrecarrer la cherté de la vie devra être faite de sitôt. Certains arrêtés controversés devront être rappelés et cela montrerait une volonté ferme de redémarrer. La promesse de meilleures relations avec le parlement et une visite extraordinaire effectuée dans l'enceinte de ce corps avec un discours conciliateur empreint d'humilité et une main tendue à ses adversaires politiques sera un grand pas dans la bonne direction et un événement rare qui enverrait un signal positif au pays aussi bien qu'a ses amis. Il sera nécessaire de travailler à l'affermissement des relations du département de liaison avec le parlement et surtout un remaniement des protocoles qui gèrent ces relations sera aussi un signe distinct de détente et un désir arrêté d'en finir avec les antagonismes caractéristiques de ce bras de fer en permanence entre les deux pouvoirs. Martelly devra en appeler à tous ses talents de communicateur pour gagner à sa cause ceux qu'il a perdu et surtout de créer une disposition chez les sceptiques à vouloir lui donner une chance de l'observer pendant une période de temps. Il devra aborder sa présidence comme s'il commençait maintenant et devra se défaire complètement de l'opinion du pouvoir avec laquelle il a pris le pouvoir car le peuple sent qu'il a été dupé. Il devra donner les signaux indubitables qu'il veut désormais et irréversiblement mettre les intérêts de la nation au dessus des siens et intimer à ses collaborateurs l'essence du nouveau programme et leur donner l'opportunité de se retirer s'ils pensent qu'ils n'ont pas la capacité de se soumettre au nouveau régime. Il fera la promesse de livrer une lutte sans merci à la corruption, au népotisme, au trafic des stupéfiants et surtout à l'insécurité avec des mesures tangibles montrant une intention nette d'œuvrer et de réussir dans ces domaines. Il devra en appeler à la conscience citoyenne de tous les fonctionnaires de l'état et surtout du parlement et inaugurer une ère nouvelle dans les relations avec les pouvoirs du pays. Martelly devra se rappeler qu'il avait fait des promesses qu'il n'a pas livrées. Notamment qu'il allait laisser Conille diriger après l'incident Bélizaire, qu'il allait faire une rupture complète avec les systèmes du passé, construire des universités, décentraliser le pays et tant d'autres. Un Martelly contrit et qui explique pourquoi il n'a pu tenir ses promesses et surtout qui fait état d'une volonté dure comme l'acier à changer de direction et à promouvoir une période de paix sur tout le territoire peut renverser la vapeur s'il est complètement honnête. Il devra se rappeler que les crises avec le parlement ne sont rien en comparaison avec les crises avec le peuple qui peuvent tout chambarder en un laps de temps très court et que jouer avec les sentiments du peuple est jouer avec un feu qui peut tout embraser et dévorer. Donc il n'aurait aucun intérêt à présenter une image au peuple qui ne serait pas la vraie. Qu'il se rappelle comme relaté plus haut que le peuple se soucie, malheureusement, guère des idéaux démocratiques et que des pays comme les Etats Unis vont l'abandonner à son sort et même lui demander de partir dès qu'ils perçoivent une volonté arrêtée du peuple de se débarrasser de lui. Qu'il se rappelle que la mesure d'un pays est souvent la mesure de son leader. Les destinées de Martelly sont entre ses mains. Qu'il se rappelle de cette pensée : Il y a des gens qui font l'histoire; il y en a que fait l'histoire. Ces derniers doivent lui rendre la réciprocité si le cycle de vie doit continuer. C'est en les créant que l'histoire se recrée. Mr. Martelly a été créé par l'histoire mais plus il oublie cette réalité plus il se met en position de nier la possibilité à l'histoire de se recréer sans des déchirures atroces. Mais s'il se dit qu'il a des redevances à l'histoire chaque fois qu'il se regarde dans un miroir alors il mettra tout en œuvre pour rendre à l'histoire sa réciprocité pour que le cycle de vie chez nous se préserve. Par Marc-Arthur Pierre Louis