mercredi 31 juillet 2013

LA "BACKWARDATION" D'HAITI: DE L'OCCUPATION DE 1915 AUX CARNAVALS DE MARTELLY (2 DE 3)

La « backwardation » d’Haïti : De l’occupation de 1915 aux carnavals de Martelly (2 de 3) - lundi 29 juillet 2013 - Par Leslie Péan* - Soumis à AlterPresse le 29 juillet 2013 - La résistance contre l’occupation américaine continue dans toutes les villes du pays. À la capitale avec Georges Sylvain de l’Union Patriotique ; les frères François Luxembourg Cauvin et Léger Cauvin ; leur neveu François Cauvin tué en juillet 1916 ; Eugène Heurtelou, Élie Guérin, Doisius Gai ; le sénateur Saint-Louis Thimothé qui refuse la Convention ; les Dr. Armand et Dr. Hollant, Alexandre Lilavois, Christian Fish, Louis Édouard Pouget ; Raymond Cabèche, député des Gonaives qui préfère démissionner au lieu d’accepter la Convention. À Baradères avec Planès Edouard, Eugène André. À Port-à-Piment avec N. Sandaire. Au Trou avec Emmanuel Zéphyrin. Au Limbé avec Marcius Félix. À Fort-Liberté avec Bien-aimé Marcellus. À Saint-Marc avec J. E. Kénol. À Pestel avec J.C.D. Lespérance. À Maissade avec Pierre Pinede. Au Cap-Haitien avec le pasteur Auguste Albert. À Hinche avec Saul Péralte. À Terrier-Rouge avec C. Rosefort. Mais ce qui se détache absolument de tout archaïsme est le combat armé des Cacos avec Charlemagne Péralte et Benoit Batraville qui demeurent fidèles aux aïeux de 1804. La lutte des Cacos, telle que perçue dès le 2 août 1915 par l’amiral américain Caperton [1] dans son mémo au Secrétaire de la Marine à Washington, donne un sens concret à l’idée de l’indépendance nationale. La résistance armée haïtienne se développe dans le pays caco essentiellement concentré autour des localités Cap-Haitien, Dondon, Saint-Raphaël, Pignon, Carice, Mont-Organisé, Ouanaminthe, Saint-Michel, Marmelade, Poteau, Plaisance, Ennery, Gonaïves. La lutte des Cacos remet la pendule nationale à l’heure dans un pays où les générations nouvelles ont tendance à sous-estimer l’importance de la guerre populaire. Cette facette de l’engagement politique des Cacos est reconnue même par les militaires américains. C’est ce que rapporte Berthoumieux Danache, ex-chef de cabinet particulier du président Sudre Dartiguenave, alors Consul d’Haïti à Cuba en 1924. Il écrit : « Un jour du mois de décembre 1924, un ancien Officier du Corps de Marine des États-Unis vint au Consulat d’Haïti à Santiago de Cuba pour affaires concernant l’Usine sucrière dont il était sous-directeur. Il m’apprit qu’il avait passé quatre années en Haïti, et qu’il eut à se mesurer avec les Cacos de Vallières et de Maribaroux. M. le Consul, me dit-il, nous sommes allés chez vous sans aucun droit. Mais votre pays vous appartient, il faut bien que nous nous en retirions un jour. Le premier devoir des Haïtiens, après notre départ, je vous prie de leur dire de ma part, sera d’élever un magnifique monument à Charlemagne Péralte, c’est Péralte et ses Cacos qui, par leur héroïsme et leur mépris de la mort, nous ont porté, nous Américains, à avoir de la considération pour vos compatriotes. Ne croyez pas, M. le Consul, que nous sommes tous les mêmes aux Etats-Unis. Ils sont nombreux parmi nous ceux qui ont le culte de l’honneur et de la bravoure. Personnellement, je serais content, si je retournais en Haïti, de contempler un tel monument [2]. » D’ailleurs nombre de personnalités américaines ont réfuté les arguments racistes de John Russell et ont lutté aux côtés des patriotes haïtiens pour mettre fin à l’occupation américaine. Parmi ces dernières il importe de mentionner le sénateur démocrate William H. King, de l’État de Utah ; Dr. Ernest Gruening, du journal The Nation ; Leslie Buell, les sénateurs républicains Henrik Shipstead, de l’État de Minnesota ; et William Borah, de l’État de Idaho ; Madame Helena B. Weed, Napoleon B. Marshall, les intellectuels noirs américains Dr. W.E. B. Dubois et J. W. Johnson, ainsi que les directeurs d’opinion J. L. Hatchman, Walter White, Emily Green Balch et Paul H. Douglass. La capitulation économique - Les forces armées américaines établissent une nouvelle dynamique économique. D’abord, elles s’emparent des revenus de l’État avec le contrôle des douanes et donnent le droit de propriété aux étrangers par une disposition de la Constitution de 1918 adoptée par voie de référendum. Puis, elles imposent la Convention monétaire du 12 avril 1919 liant la gourde au dollar américain. Enfin, elles consolident la dette avec l’emprunt forcé de 23 millions du 26 juin 1922. Sur cette lancée, comme le montre le tableau 1, les forces américaines s’engagent dans une campagne d’expropriation des paysans au profit des compagnies américaines. Le résultat de l’occupation est imposant sur le plan de la désarticulation de la société haïtienne. Pas seulement au niveau de la direction politique d’Haïti mais surtout sur le plan économique. « Nous préparons les Haïtiens à être des subordonnés, écrit la Women’s International League for Peace and Freedom en 1926, à travailler sous les autres, lesquels prennent les responsabilités. Nous leur enseignons à accepter le contrôle militaire comme la loi suprême et à acquiescer à l’usage arbitraire de l’autorité [3]. » L’intervention américaine en 1915 a été décisive pour asseoir l’influence américaine en Haïti. Elle s’est surtout faite pour éliminer l’influence allemande, diminuer l’influence française et permettre aux Américains d’avoir l’hégémonie. Le nouvel ordre, mis en place, garantit les intérêts économiques des commerçants syro-libanais, distributeurs de produits américains en Haïti. Face au journal l’Anti-Syrien, d’un secteur de la bourgeoisie, manipulé par les négociants consignataires, les Syro-Libanais choisissent une manière de s’exprimer bien plus révélatrice que ce qu’on dit d’eux. Ils déduisent la vérité de la réalité avec cette profondeur qui les met en rupture avec tout catéchisme. Affrontant la condescendance avec le sourire, ils éclipsent leurs concurrents et gagnent l’estime de la population malgré le sectarisme dont ils sont l’objet de la part des élites traditionnelles. Ainsi, sans faire de digression, quarante-six (46) d’entre eux assument-ils leur position et signent une pétition en janvier 1921 sollicitant la prolongation de l’occupation américaine. Les signataires de cet appel sont : M.J. Kour, John Stambouly, Pierre Sada, Maurice Gebara, Albech Kayen, M.J. Souckar, Joseph Fadoul, Antoine Gebara, Boulos Gebara, Adih Khawly, Nageb Sada, John Boulos, A.B.Bacha, Antoine Abraham Freres, Motes Saieh, S. H. Talamas, John Bross, Ch. Fara, Joseph Jacob, Elias Georges, Abraham Douran, Victor Bigio, Jean Marsouka, Narcis Antoine, Joseph Kassar, E.F. Karpan, Michel Zuraich, Esper Bacah, Habb Joseph, J. Niconla, Joseph Marsouka, Alfred Nicolas, Ch. Marsouka, N.J. Kouri et Joseph Kouri [4]. Le pragmatisme des Levantins triomphe. Ils s’adaptent au pays et se construisent des sympathies dans les classes moyennes tant en province qu’à la capitale. Leur stratégie brille d’un vif éclat au point qu’en février 1943, sur un total de 1550 colis importés en Haïti, 1470 colis sont importés par les commerçants étrangers et 80 seulement par les commerçants haïtiens [5]. Ernest Chauvet, propriétaire-directeur du journal Le Nouvelliste refuse d’embellir les choses et dit la vérité. Il constate la « backwardation » du Pi ta Pi Tris. Dans sa passion d’authenticité, il déclare : « Pas une maison haïtienne n’a pris la place des Maisons Allemandes et Italiennes. Vraiment, c’est un cas unique dans l’Histoire d’un Peuple après 140 ans d’Indépendance. Être, en date, la première République Latino-Américaine, et la deuxième du Continent, et faire cette triste constatation, avouons que c’est pénible. …. Non ! dans le Commerce d’Haïti, les Haïtiens ne sauraient être uniquement des détaillants et des boutiquiers. Nous voulons voir parmi ceux qui ont les possibilités de prendre une patente de Négociant-Consignataire, un nombre pour le moins égal d’Haïtiens et d’étrangers [6]. » L’intervention américaine donne un coup de pouce à la faction mulâtriste des élites haïtiennes. Elle met fin au grotesque des gouvernements éphémères en proie à la grave crise financière de la période 1913-1915, au cours de laquelle Haïti a connu quatre présidents en deux ans. Mais elle ouvre une nouvelle ère d’humiliation pour les patriotes haïtiens. Une période d’aggravation de leur condition. Après le départ des marines américains, en 1934, le gouvernement de François Duvalier les fera revenir, en 1959, avec la Mission militaire américaine. Dans la même mouvance, Duvalier offrira aux Américains le Môle Saint Nicolas pour l’établissement d’une base navale [7]. Après le départ des Duvalier en 1986, on assiste à un parfait chassé-croisé des militaires au pouvoir qui se termine par le gouvernement lavalasse de 1990. Sous des formes caricaturales, le populisme archaïque s’étale sous des formes feutrées ou ouvertes. - Des empreintes aujourd’hui effacées - La situation politique, qui a déterminé l’occupation d’Haïti, en 1915, s’est reproduite, en 1991, ouvrant la porte à des occupations à répétition en 1994 et depuis 2004. Les interrogations de base demeurent au point où les ambassadeurs accrédités en Haïti sont intervenus avec force pour demander la vérification des résultats des élections présidentielles de décembre 2010. En mutilant la conscience du peuple haïtien, ces ambassadeurs ont tiré, à bout portant, sur le vote populaire et réalisé, avec obstination, l’érosion politique qui a accouché du pouvoir actuel. L’éclatement s’est fait à l’envers avec le pouvoir rose. Délire. Pour tenter d’arriver à un environnement stable, on verra l’ambassadeur américain déterminer la nationalité haïtienne de Michel Martelly ou encore décider de la date des élections législatives et municipales en 2013 ou 2014. À la fin du 19e siècle, le professeur français C. Texier avait étudié le Corps diplomatique accrédité en Haïti en relevant leurs empreintes aujourd’hui effacées. Toutefois, elles demeurent gravées dans nos mémoires, au-delà de la saisie du temps. Texier avait conclu alors que ces diplomates « flattent les passions malsaines des Haïtiens, les trompent, les exploitent, se livrent aux trafics inavouables, fomentent les guerres civiles, et, se mettant aux trousses des ambitieux, les aident, les poussent dans les menées indignes, préparent avec eux les criminels coups de main et ne visent qu’à troubler les eaux haïtiennes pour y pêcher à leur aise [8]. » Le Corps diplomatique intervenait dans les affaires haïtiennes, particulièrement dans la protection des intérêts des négociants consignataires étrangers. En effet, ces derniers violaient les lois haïtiennes et se livraient au commerce de détail, faisant ainsi une rude concurrence aux commerçants haïtiens. On se rappelle que l’illustre Anténor Firmin, ministre des Finances en 1890, avait pris les dispositions pour faire appliquer la loi de 1876 interdisant aux étrangers le commerce de détail. Il sera l’objet de toutes les intrigues jusqu’à son remplacement à ce ministère, ce qui avalise ainsi le contrôle des commerçants étrangers sur le gouvernement haïtien. Cela portera C. Texier à écrire : « Les agioteurs louches, les malfaiteurs les plus tarés ont leur entrée à toute heure dans les consulats ; les consuls, les ministres les accueillent avec des marques de respect et de familière sympathie, et les reconduisent jusqu’au seuil des légations, jusqu’au marchepied de leur voiture, réservant leur hautain mépris, leurs allures cassantes, leurs insolents refus de protection aux nationaux qui ont le tort d’être des hommes d’honneur [9]. » On aurait tort de croire que ces agissements du corps diplomatique sont dénués de considérations matérielles. Ce ne sont pas des intérêts stratégiques uniquement qui sont défendus. De toute façon, ces intérêts stratégiques se transforment en espèces sonnantes et trébuchantes en fin de compte. À l’époque, après chaque prise d’armes, il y avait des réclamations pour les incendies et dommage subis par les commerçants de la place. Cela donnait lieu à un trafic d’indemnité dans le cadre d’un échange de bons procédés. « Ce trafic d’indemnités, selon Texier, donne lieu aux plus scandaleuses combinaisons ; les sinistrés, qui ont d’abord décuplé le chiffre des dommages éprouvés par eux, doublent la somme pour faire la part de leurs consuls, et la triplent encore pour que le ministre haïtien des affaires étrangères ait sa part du job [10]. » - Les radiés de la liste rouge - L’interminable cortège des malheurs haïtiens connaît deux derniers tours d’intransigeance, avec le coup d’État de septembre 1991 et l’embargo de 1991-1994 qui coincent, en fait, tous les protagonistes. Haïti est écartelée dans un carrefour de contradictions où diplomates et lobbyistes ont la partie belle. Lucidité et courage ayant manqué de part et d’autre, les protagonistes haïtiens pourront difficilement se soustraire à l’empreinte extérieure. Le 4 juin 1993, le président américain William Jefferson Clinton acquiesça aux demandes des lobbyistes du président Jean-Bertrand Aristide et décida d’annuler les visas et d’interdire la rentrée, sur le territoire américain, de tous les Haïtiens, liés de près ou de loin au renversement de ce gouvernement. La présidence Clinton place, sous séquestre, les actifs de ces personnes aux États-Unis et interdit toute transaction avec elles. C’était la dernière phase des mesures coercitives, prises par le gouvernement américain pour porter l’Organisation des États américains (Oea) puis l’Organisation des Nations Unies (Onu) à renforcer son embargo contre Haïti. - Des mesures, qui seront prises le 16 juin et qui seront effectives le 23 juin. - Enfin, le 30 juin 1993, le décret (Executive Order) du président Clinton bloque toutes les transactions commerciales avec Haïti. Le pays est placé sous embargo pétrolier et commercial. Le Département du Trésor américain procède à la radiation de milliers d’Haïtiens des listes d’individus pouvant fouler le sol américain. Ils sont placés sur une liste rouge par le Foreign Control Asset (FCA) et on les appelle Specially Designated Persons (SDP) c’est-à-dire Personnes Spécialement Désignées. Le plaidoyer américain pour le mouvement lavalasse est offensif. L’échantillon des Personnes Spécialement Désignées, présenté au tableau 2, indique, en clair, que les plus hautes cibles sont visées. Le Département du Trésor américain augmente l’univers des Haïtiens SDP au fil des jours, avec la publication de nouvelles listes de noms. Cela renforce la situation d’atomisation des milieux d’affaires, d’une part, mais aussi les brouilles et les luttes d’influence, d’autre part, au sein de ces milieux. Le résultat net pour Haïti est qu’il n’y a plus de repères. On peut difficilement tenir quelque chose pour acquis. Les milieux d’affaires haïtiens ont appris, à leurs dépens, que la direction de la politique extérieure américaine est déterminée par les lobbyistes qui peuvent assouplir ou renforcer les politiques contre rubis sur ongle. Le pactole des millions des entreprises publiques haïtiennes dans les banques américaines a mis le président Aristide en meilleure posture pour réoccuper la présidence en Haïti que ceux qui l’avaient éjecté du pouvoir. En effet, selon le Wall Street Journal, « À l’été 1994, la législature d’Haïti a affirmé avoir la preuve que le 15 Avril, Aristide avait déjà tiré 49,9 millions de dollars du compte bancaire de la compagnie de téléphone, qui contenait initialement 53 millions de dollars [11]. » Tableau 2. Un échantillon des Personnes Spécialement Désignées (SDP) La mesure d’interdiction de rentrer sur le territoire américain et de blocage des comptes ne concerne pas uniquement des individus, mais leur famille élargie. Par exemple, sur la liste rouge, les familles suivantes ont été ainsi affectées : Vorbe, trente-un (31) membres ; Acra, dix-neuf (19) membres ; Brandt, seize (16) membres ; Armand, neuf (9) membres ; Mevs, huit (8) membres ; Nadal, huit (8) membres ; Mourra, six (6) membres ; Moscoso, six (6) membres ; Cassis , six (6) membres ; Madsen, cinq (5) membres ; Bailly, cinq (5) membres ; Bigio, quatre (4) membres ; Saieh, quatre (4) membres ; Khawly, trois (3) membres. Parmi les victimes, il y a des alliés de la politique américaine en Haïti de plusieurs générations couvrant plus d’un siècle. On remarquera que même des syro-libanais sont écartés dans cette coupe sombre sans artifices. Des gens, qui se considéraient du bon grain, sont arrêtés à leur descente d’avion aux États-Unis et découvrent, avec stupéfaction, qu’ils sont devenus de l’ivraie. Étrange mesure d’interdiction ! Le temps sucré est terminé. Commence celui de la paralysie et du doute. (À suivre) * Économiste, écrivain - ** Un acre est égal à 0.40 hectare. [1] United States Congress, Inquiry Into Occupation and Administration of Haiti and Santo Domingo, Volume 1, Senate Select Committee on Haiti and Santo Domingo, Washington, D.C., 1922, p. 313. [2] Berthoumieux Danache, Le président Dartiguenave et les Américains, P-au-P, Imprimerie de l’État, 1950, Editions Fardin, 2003, p. 77. [3] Emily Greene Balch, ed., Occupied Haiti, New York, The Writers Publishing Company, Inc., 1927, p. 153. Lire aussi Leslie Péan, Économie Politique de la Corruption. T.III, Le Saccage 1915-1956, p 108-109. [4] Pour la lettre des Syriens, il faut lire Alain Turnier, Les États-Unis et le marché haïtien (1955), P-au-P, Collections de la BRH, 2011, p. 190-194. Pour la liste des signataires de la lettre, il faut lire Vernet Larose, « La réussite commerciale de la diaspora syro-libanaise, notes de recherche, Haïti Nation, 22 juillet 2012.[5] Ernest G. Chauvet, « Triste constatation », Le Nouvelliste, 16 janvier 1943. Lire aussi Ernest G. Chauvet, « Revenons à la charge », Le Nouvelliste, 22 janvier 1943. Lire également Ernest G. Chauvet, « Ce qu’on pourrait faire », Le Nouvelliste, 26 janvier 1943. Lire enfin Ernest G. Chauvet, « Nouvelle constatation », Le Nouvelliste, 1er février 1943. [6] Ernest G. Chauvet, « Triste constatation », Le Nouvelliste, 16 janvier 1943. [7] Charles T. Williamson, The U.S. Naval Mission To Haiti 1959-1963, Naval Institute Press, Annapolis, Maryland, 1999, p. 160. [8] C. Texier, Au pays des généraux, Paris, C. Lévy, 1891, p. 287. [9] Ibid, p. 293. [10] Ibid, p. 300-301 [11] « In the summer of 1994 Haiti’s legislature claimed it had proof that as of April 15, Aristide had drawn $49.9 million on the telephone account, which had originally contained $53 million », Maria Anastasia O’Grady, « What Haiti Can Teach Us About Honduras, After Clinton backed Aristide, key Democrats went into business with the Haitian », Wall Street Journal, August 3, 2009.

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